Princesse saoudienne cambriolée dans un palace parisien : le commando de voleurs arrêté

par Georges BRENIER Georges BRENIER
Publié le 29 mars 2022 à 12h29, mis à jour le 29 mars 2022 à 19h55
Le siège de la police judiciaire, à Paris, surnommé le Bastion.
Le siège de la police judiciaire, à Paris, surnommé le Bastion. - Source : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Une équipe spécialisée dans les casses d’hôtels de luxe a récemment été interpellée par la PJ de Paris, a-t-on appris.
Selon nos informations, elle est soupçonnée d’avoir dérobé le coffre-fort d’une membre de la famille royale saoudienne.
Mais le commando intéresse déjà les enquêteurs d’autres pays européens…

Quand ils ont entendu frapper à leur porte à l’heure du laitier, ils ont sans doute vite compris que seuls les policiers de la Brigade de répression du banditisme (BRB) pouvaient avoir une envie aussi matinale et pressante de leur passer les menottes aux poignets. Ce mardi 22 mars, les six hommes arrêtés à travers la région parisienne n’ont pas l’air bien surpris. Dans le milieu, ils font presque figure de vieux briscards. "De fidèles clients de la BRB", confirme un fin connaisseur du banditisme…

Les "limiers" de la PJ de Paris étaient sur leur trace depuis le 24 novembre dernier. Ce jour-là, c’est le branle-bas-de-combat dans les couloirs du palace Le Scribe, un hôtel 5 étoiles situé près de l’Opéra. Une cliente de la plus haute importance - une princesse saoudienne membre de la famille royale âgée de 34 ans - vient d’être cambriolée, sa suite "visitée" par plusieurs malfaiteurs. L’affaire fait tache. Le gang a réussi à s’emparer du coffre-fort, pourtant théoriquement solidement fixé au mur. À l’intérieur, plus de 700.000 euros de montres de luxe et de bijoux, disparus en un clin d’œil. Seule certitude : les cambrioleurs ont réussi à s’introduire dans la prestigieuse suite sans forcer la porte, le plus tranquillement du monde…

Très vite, les membres de la BRB épluchent et analysent les enregistrements des caméras de surveillance de l’établissement et de la capitale. Cinq hommes sont repérés, chacun opérant un rôle précis dans le casse. Les suspects sont aperçus quittant les lieux séparément en voiture, avant de se retrouver un peu plus tard en Seine-Saint-Denis. 

"Dans la catégorie des malfaiteurs chevronnés"

Un important travail de téléphonie et de police scientifique est effectué. Les investigations vont être fructueuses. La BRB comprend vite qu’il s’agit pour elle de vieilles retrouvailles. Les hommes identifiés, âgés de 43 ans pour le plus jeune à 65 pour le plus âgé, sont tout sauf des inconnus. "Certains figurent dans les fichiers depuis des dizaines d’années, décrypte un magistrat. Ce ne sont pas de petits voyous, ils sont dans la catégorie malfaiteurs rôdés et chevronnés."

En garde-à-vue notamment pour "vol en bande organisée", les rois présumés du fric-frac ont d’abord alterné mutisme et phases d’amnésie brutale. Tous ont fini par reconnaître laborieusement et a minima leur participation au casse du Scribe, avant d’être mis en examen par une juge d’instruction parisienne. De nombreux bijoux ont été retrouvés en perquisition, tout comme l’attirail du parfait petit cambrioleur : gants, pinces, cagoules, badges magnétiques, etc.

Désormais sous les verrous, les suspects risquent pourtant d’avoir d’autres rendez-vous judiciaires ces prochains mois… Les investigations menées en effet par la BRB ces dernières semaines permettent de remonter la piste de l’équipe sur d’autres cambriolages d’hôtels de luxe, aussi bien à Paris qu’en Haute-Savoie, mais aussi en Suisse et en Belgique… "Peu importe l’âge légal de la retraite qui s’approche, raconte un policier, certains ne décrocheront jamais, à moins d’être derrière les barreaux…"


Georges BRENIER Georges BRENIER

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