SANTÉ PUBLIQUE - Une jeune femme a été retrouvée morte au square de la Porte de la Villette, à Paris, à la suite d'une overdose d'héroïne. Un drame qui relance le débat sur l'action des autorités.
Une jeune femme a été découverte morte d'une overdose d'héroïne, au square de la Porte de la Villette à Paris, où les autorités ont procédé à un regroupement contesté d'usagers de crack, a-t-on appris mercredi auprès d'une association et de la mairie de Paris. Le corps de cette femme âgée de 28 ans a été retrouvé jeudi dernier, a indiqué l'association 93 Anti-Crack, qui distribue des boissons chaudes dans ce square situé en contrebas du boulevard périphérique, dans le XIXe arrondissement, en bordure de la Seine-Saint-Denis.
Le parquet de Paris a ouvert le jour même une enquête pour déterminer les causes de la mort, a-t-il indiqué à l'AFP. La mairie de Paris, contactée par l'AFP, a confirmé ce décès. "L'inaction et le mutisme de l'Etat ne doivent plus perdurer et nous exigeons une mise à l'abri immédiate et des actions de prise en charge sanitaire et sociale sans délais", a déclaré dans un communiqué cette association, qui dénonce le regroupement de toxicomanes à cet endroit par les autorités.
#AntiCrack93 DEUX MORTS AU CAMP DE LA #VILLETTE Nous avons été informés du décès de deux consommateurs de #crack sur le camp de la honte, à la Villette : Emma, 28 ans, et un homme non-identifié. Les corps ont été retrouvés à même le sol et dans les toilettes. Notre communiqué ⬇️ pic.twitter.com/a5havy6Mj8 — 93 Anti-Crack (@Anticrack93) November 3, 2021
D'après des consommateurs de crack rencontrés ce mercredi dans le square, la jeune femme n'habitait pas le coin, mais s'y rendait tous les jours avec son chien. Selon celui qui dit avoir découvert son corps, elle avait été déposée sur place, inconsciente, par ceux qui lui ont fourni sa drogue, achetée à l'extérieur.
Ce supermarché de la drogue va devenir un mouroir
Maire PS du XIXe arrondissement François Dagnaud
"Si rien n'est fait, ce supermarché de la drogue va devenir un mouroir, c’est ce qui est en train de se passer", a réagi auprès de l'AFP le maire (PS) du XIXe arrondissement François Dagnaud, dénonçant un "alourdissement de la situation". Dérivé fumable, bon marché et très addictif de la cocaïne, le crack gangrène de longue date le nord-est parisien et sa banlieue proche.
Le déplacement fin septembre d'une cinquantaine de toxicomanes du quartier des jardins d'Éole (XIXe) jusqu'au square de la porte de la Villette fait craindre aux riverains l'apparition d'un nouveau haut lieu de consommation à la limite de la Seine-Saint-Denis.
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De petites manifestations d'habitants se tiennent chaque mercredi soir ces dernières semaines. Les autorités ont érigé un mur entre la commune voisine d'Aubervilliers et le square où ont été relocalisés les usagers, censé éviter le passage vers la banlieue de ces derniers. Pour ses détracteurs, qui le qualifient parfois de "mur de la honte", il est devenu le symbole de l'impuissance de l'État face au fléau endémique du trafic et de la consommation de drogues.