Pas-de-Calais : trois personnes jugées pour avoir séquestré, humilié et violé une jeune femme de 18 ans

Publié le 22 mars 2023 à 18h51
Pas-de-Calais : trois personnes jugées pour avoir séquestré, humilié et violé une jeune femme de 18 ans
Source : AFP

Deux hommes, et l'épouse de l'un d'entre eux, sont jugés à partir de ce jeudi et jusqu'au 31 mars devant la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais).
Les trois comparaissent pour, notamment, séquestration, viol avec torture ou acte de barbarie, des faits commis en 2018 à Calais.
La victime, âgée de 18 ans à l'époque, avait subi d'horribles sévices infligés par le trio.

C'est un dossier qui avait suscité beaucoup d'émotion au moment des faits. "En matière de sévices, je vois beaucoup de choses, mais dans cette affaire, l’ampleur et la durée des actes interpellent", avait même confié à l'époque Pascal Marconville, alors procureur de la République à Boulogne-sur-Mer à nos confrères de La Voix du Nord. Les atrocités auraient pu durer sans doute encore plus longtemps si la victime n'était pas parvenue, le 28 novembre 2018, à prendre la fuite. 

Ce jour-là, cette jeune femme de 18 ans avait été prise en charge par une automobiliste dans une rue de Calais (Pas-de-Calais), paniquée et en pleurs. La conductrice avait alors immédiatement alerté les secours. Aux policiers, la victime indiquait peu après avoir été hébergée depuis le mois d'octobre de cette même année dans un logement de Calais par deux hommes et l'épouse de l'un d'entre eux. Elle expliquait y avoir subi diverses horreurs comme boire de l'urine ou manger des excréments, mais aussi avoir été violée, filmée, frappée, brûlée, presque noyée et étranglée.

Ce sont ses trois bourreaux, Jessy, 26 ans, Dylan, 23 ans et Cécile, 42 ans, qui sont jugés à partir de ce jeudi 23 mars par la cour d'assises de Saint-Omer pour, notamment, viol avec torture ou acte de barbarie. 

Ils ont commencé à me taper, à me donner des coups de poing tous les trois, à me cracher dessus, je ne sais pas pourquoi. Ils m'ont rasé les cheveux (...) Ils me faisaient dormir par terre, toute nue (...) Ils me posaient la poêle sur mes fesses, elle était brûlante
La victime, restée anonyme

Comment la jeune femme s'est-elle retrouvée dans cette maison de l'horreur ? À ses 18 ans, celle-ci avait choisi de quitter le domicile de son père après une mésentente. Elle avait ensuite vécu un temps avec son petit ami, avant qu'ils ne se séparent. 

La jeune femme avait ensuite été invitée chez Dylan, ami qu'elle avait connu au collège et avec qui elle avait gardé des contacts distants via les réseaux sociaux. Arrivée chez lui, elle s'était retrouvée seule convive, avec ce dernier, son épouse Cécile, et son frère Jessy. Cécile lui aurait proposé de loger chez eux, tandis que Dylan insistait pour qu'elle se mette en couple avec Jessy. Un premier flirt intervenait peu après entre les deux, puis la jeune femme s'installait chez le trio avant que la situation ne vire au cauchemar

"Ils ont commencé à me taper, à me donner des coups de poing tous les trois, à me cracher dessus, je ne sais pas pourquoi. Ils m'ont rasé les cheveux (...) Ils me faisaient dormir par terre, toute nue (...) Ils me posaient la poêle sur mes fesses, elle était brûlante", a détaillé la jeune femme aux enquêteurs. Et d'ajouter :"Je ne pouvais ni crier, ni me défendre. Je les ai suppliés d'arrêter, que je ferais tout ce qu'ils veulent". 

Les suspects ont reconnu les faits

Interpellés et placés en garde à vue, les trois mis en cause ont reconnu l'ensemble des faits. Cécile C. dira que ça lui faisait "du bien" de prendre la jeune femme "pour un objet et de lui faire du mal". Dylan V. déclarera que "ça les faisait marrer tous les trois". Jessy V. désignera Cécile comme le "maître de la bande". Puis tous reviendront plusieurs fois sur leurs déclarations au cours de l'instruction.

Les accusés, qui encourent la réclusion criminelle à perpétuité, pourront s'expliquer devant la cour d'assises au cours de ce procès qui doit durer jusqu'au vendredi 31 mars. Une demande de huis-clos devrait être formulée par la partie civile à l'audience. 


Aurélie SARROT

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