Pédocriminalité dans l'Église : un phénomène d'ampleur

Pédophilie dans l'Église : six premières victimes indemnisées

Benoit Leroy, avec AFP
Publié le 10 juillet 2022 à 23h19
JT Perso

Source : JT 13h WE

Dix dossiers avaient été transmis à l'organisme chargé d'indemniser les victimes, en juin dernier.
Les montants n'ont pas été divulgués, ils pourraient être compris entre 8000 et 21.000 euros.
L'Église catholique a déjà réuni 13 millions d'euros pour les victimes d'actes pédophiles.

Les premières indemnisations arrivent. Dimanche 10 juillet, le président du Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Église catholique (Selam), Gilles Vermot-Desroches, a affirmé avoir procédé au versement de six réparations financières à destination de victimes de faits pédocriminels au sein de l'Église. "Nous avons eu un conseil d'administration qui a suivi et décidé pour (...) six situations que l'Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, ndlr) avait transmis", a déclaré le président du Fonds de secours.

Créé en 2021 par l'institution catholique, le Selam, doit verser les éventuelles réparations financières accordées par l'Inirr, qui étudie chaque dossier soumis. Depuis janvier 2022, au moins 736 personnes victimes de prêtres ou de laïcs avaient déposé une demande d'indemnisation. En juin dernier, la présidente - Marie Derain de Vaucresson - de cette instance avait indiqué avoir pris une décision pour dix dossiers. 

Des indemnisations trop lentes ?

Dans le même temps, celle-ci avait évoqué des montants compris entre 8000 et 21.000 euros. Le montant des six versements n'a pas été précisé. Selon l'Inirr, une "échelle de gradation" des faits a été mise en place pour déterminer le montant des indemnisations. Trois critères sont examinés par les experts des instances de réparations : la gravité des faits, la gravité des "manquements de l’Église" et la gravité des conséquences. Aucun seuil plancher n'a été défini, le montant maximum est de "60.000 euros".

En juin dernier, les collectifs de victimes avaient dénoncé la lenteur des procédures. Ceux-ci estimaient que le nombre d'indemnisations réalisées était trop faible par rapport à la quantité de demandes et leur ancienneté. "Le processus de mise en œuvre peut apparaître long pour des personnes qui attendent depuis longtemps", concède le Selam, soulignant que "six mois environ après les conclusions du rapport Sauvé, qui a révélé l'ampleur du phénomène de pédocriminalité, "on a opéré les premiers versements"

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Selon les déclarations de Gilles Vermont-Desroches, au moins 20 millions d'euros ont été recueillis pour répondre aux demandes d'indemnisation. Dans le détail, 13 millions d'euros sont déjà disponibles, tandis que les sept autres sont des promesses de dons.


Benoit Leroy, avec AFP

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