Pédophilie : un curé niçois suspendu mis en cause par "un très grand nombre" de plaignants

Publié le 6 février 2018 à 9h24
Pédophilie : un curé niçois suspendu mis en cause par "un très grand nombre" de plaignants
Source : ERIC CABANIS / AFP

ENQUETE - Un curé niçois, suspendu de toute activité auprès des jeunes pour des faits présumés d'attouchements sexuels, pourrait bien être au cœur d'une vaste affaire de pédophilie. Le parquet de Nice évoque en effet "un très grand nombre de victimes potentielles".

Il a aujourd'hui 41 ans et a décidé de sortir du silence. Comme le révélait jeudi 1er février France 3 Côte d'Azur, un homme a porté plainte contre le prêtre-aumonier de son lycée de Nice, qu'il accuse d'attouchements sexuels lors d'un camp de vacances. L’affaire remonterait à la fin des années 1980. Les faits, à deux ans près, sont aujourd’hui prescrits, relèvent nos confrères. Sauf qu'en décidant de témoigner, cet homme a permis à d'autres de libérer leur parole. 

"Des faits décrits de manière très circonstanciée"

C'est ce qu'a révélé lundi 5 février le parquet de Nice, évoquant "un très grand nombre de victimes potentielles".  Ce prêtre "est mis en cause de manière grave par des personnes aujourd'hui adultes pour des faits à caractère sexuel qui auraient pu être commis à l'encontre d'élèves alors qu'il était aumônier du collège Stanislas", a indiqué le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre.

"On est devant des faits décrits de manière très circonstanciée, avec des sources multiples, diverses et cohérentes, trois éléments qui créent la conviction que cela a bien pu se passer", a insisté Jean-Michel Prêtre. "C'est quelqu'un qui était en fonction depuis de très longues années, 30 ans grosso modo, cela peut donc concerner un très grand nombre de victimes potentielles".

Ecarté du dernier établissement où il travaillait

Ce prêtre avait été aumônier dans cet établissement de 1988 à 1996, avant d'être ensuite nommé curé à Antibes, puis de revenir à Nice, à la tête d'une des paroisses de la ville, a précisé le diocèse de Nice le 5 février à l'AFP. Après le collège Stanislas et son passage à Antibes, ce prêtre a été "référent de l'enseignement catholique pour les écoles (niçoises) St Joseph et St Vincent, sur le territoire de sa paroisse", a ajouté le diocèse. Ce n'est qu'à la rentrée scolaire 2017 qu'il a été écarté du dernier établissement où il travaillait encore, l'école Saint Joseph, a vérifié l'AFP.

La direction actuelle du collège Stanislas, fleuron de l'enseignement catholique privé niçois, a démenti ce lundi auprès de l'AFP être "au courant de cette affaire", insistant sur le fait que ça faisait "longtemps que ce prêtre [n'était] plus à Stanislas". Dans un communiqué dans la même journée, Mgr André Marceau, évêque de Nice, a affirmé qu'"à l'heure actuelle, (il) n'avait connaissance d'aucun fait nouveau" concernant l'enquête ouverte contre ce prêtre. "Si l'enquête devait conduire à d'autres développements judiciaires, je serais amené à appliquer les dispositions prévues par le droit canonique et les recommandations du Vatican", a ajouté Mgr Marceau, en précisant qu'il suspendrait alors ce prêtre de sa fonction de curé.  

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"Jusqu'à la révélation de ces faits, ce prêtre se trouvait toujours en situation de responsabilité de jeunes et quand le parquet a été rendu destinataire de lettres de personnes se déclarant victimes, il a tout de suite ouvert une enquête et demandé que cette personne soit administrativement rendue incapable de pouvoir encadrer des jeunes", a poursuivi le procureur. Contacté vendredi par l'AFP, l'évêché de Nice avait confirmé que ce curé avait été suspendu de tout ministère auprès de la jeunesse le 1er septembre, mais sans préciser que cette suspension avait été imposée par la préfecture. Ce prêtre, qui officie dans la région de Nice, peut cependant toujours célébrer la messe.


La rédaction de TF1info

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