Pédopornographie : un phénomène "en forte augmentation" qui inquiète les enquêteurs

Benoit Leroy avec AFP
Publié le 28 mai 2022 à 10h03
JT Perso

Source : JT 20h WE

Sur les dix dernières années, les contenus signalés ont bondi de 6000 %.
Dans la plupart des cas, les vidéos et photos sont hébergés sur des serveurs européens.
En France, quatre enquêtes ont été résolues depuis le début du mois de mai.

85 millions de photos et de vidéos signalées en 2021. Ces dernières années, le nombre de contenus pédopornographiques a véritablement explosé sur Internet. Selon la commissaire européenne aux Affaires intérieure, Ylva Johansson, plus de 60% de ces contenus illicites sont hébergés par des serveurs informatiques basés dans l'Union européenne. Face à ce fléau, la Commission entend obliger l'ensemble des plateformes à signaler le moindre contenu posté sur leur site.

La France n'est pas épargnée par ces affaires sordides. Au mois de mai, quatre dossiers - mettant en cause des hommes âgés de 17 à 60 ans - ont été ainsi résolus par les enquêteurs français. Quatre affaires qui permettent de comprendre que le profil des suspects est très vaste. La dernière enquête remonte au 23 mai avec l'interpellation en Loire-Atlantique d'un homme d'environ 35 ans pour détention et consultation d'images pédopornographiques. Détecté sur le darknet, l'homme avait déjà été condamné pour des faits similaires. Par ailleurs, en garde à vue, l'individu a reconnu avoir violé et agressé sexuellement ses trois enfants dont un nourrisson. Il a été mis en examen le 25 mai et écroué.

Autre dossier récent, celui d'un jeune homme de 17 ans interpellé dans les Yvelines. Il a été appréhendé par les enquêteurs de l'Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP) à la suite "de signalements, une quarantaine" portant sur près de mille vidéos et photos. Il filmait ses demi-frères âgés d'un peu plus de cinq ans qu'il violait et agressait sexuellement. Il a été mis en examen et placé dans un foyer.

Bruxelles veut durcir les règles des plateformes

L'OCRVP, avec le groupe central des mineurs victimes composé de 17 enquêteurs, est le point de contact des signalements portés à la connaissance du centre américain pour les enfants disparus et exploités. Un centre qui agit telle une vigie mondiale sur ces faits de pédopornographie. Pour son chef-adjoint, Frédéric Courtot, face à "ce phénomène en forte augmentation", il faut "un effort collectif à tous les niveaux". Il estime que les "outils ne sont pas uniquement répressifs". Le policier appelle de ses vœux à la mise en place de "politiques publiques importantes".

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Dans ce sens, Bruxelles souhaite obliger toutes les plateformes présentes sur le sol européen à signaler tout contenu illicite. En parallèle, un centre européen de lutte contre les abus sexuels commis sur des enfants doit voir le jour. Ces deux points ont été annoncés par la Commission européenne à l'été 2020, mais ils n'ont toujours pas été votés par le Parlement européen.


Benoit Leroy avec AFP

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