Agression d'un photographe à Reims : un jeune de 21 ans mis en examen pour tentative de meurtre

A.P
Publié le 3 mars 2021 à 17h57, mis à jour le 4 mars 2021 à 10h27
Le procureur de la République de Reims a dévoilé les derniers détails de l'enquête.

Le procureur de la République de Reims a dévoilé les derniers détails de l'enquête.

Source : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

FAITS-DIVERS - Les enquêteurs sont parvenus à identifier l'auteur présumé de l'agression à l'encontre d'un photographe du journal "L'Union" dans un quartier sensible de Reims le week-end dernier. L'homme de 21 ans a été mis en examen pour "tentative de meurtre aggravée".

Quatre jours après la terrible agression d'un photographe du quotidien régional L'Union dans un quartier sensible de Reims (Marne), un jeune de 21 ans a été mis en examen mercredi soir pour "tentative de meurtre aggravée" et placé en détention provisoire. Le suspect, de nationalité algérienne, est soupçonné d'être celui qui a "porté les coups" à la tête, "d'abord avec les poings, ensuite avec l'appareil photo" du journaliste alors que ce dernier "exerçait son métier, et pour ce motif", a déclaré mercredi le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse. 

Une agression d'une rare violence

Le photographe, dont le pronostic vital est engagé, se trouvait dans le quartier Croix-Rouge à Reims pour y couvrir un regroupement de jeunes, sa rédaction ayant été informée d'une rixe samedi 27 février en début d'après-midi. "Monsieur Lantenois tentait de faire des photos d’individus quand il a été repéré. Il n’a pas eu le temps de rejoindre l’habitacle de sa voiture ", a détaillé le procureur de Rennes. Le suspect est soupçonné de s'en être pris à la victime pour l'empêcher de prendre des photos des apparents préparatifs d'un affrontement entre bandes rivales, et récupérer les images déjà prises. "Nous n’avons d’ailleurs pas réussi à retrouver la carte mémoire de l’appareil", a souligné Matthieu Bourrette. 

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L'agression a duré 57 secondes au total, selon le procureur de Reims qui en a fait un récit détaillé devant les journalistes ."À 15h08 et 20 secondes, un premier individu l’a rejoint et lui a porté plusieurs coups à la tête, dont un quand il était au sol. Des coups ont aussi été portés par un objet long et cylindrique : l’appareil photo de Monsieur Lantenois ", a indiqué le procureur, avant de poursuivre : "A 15h08 et 46 secondes, un second individu assénait des coups de bâtons" au photographe. La victime, âgée de 68 ans, souffre d'une fracture du rocher, d'un hématome sous-dural, d'une hémorragie cérébrale. Il a été placé en coma artificiel dès son arrivée à l'hôpital. 

Un suspect au casier judiciaire bien rempli

Le prévenu, qui vivait dans le quartier Croix-Rouge depuis environ trois ans, a déjà été condamné à huit reprises en 2018 et 2019 pour vols avec effraction, trafic de stupéfiants et violences en réunion. C'est lui qui aurait porté les coups les plus violents, destinés à "ne laisser aucune chance à votre confrère", a déclaré le procureur. Pendant sa garde à vue, l'homme a "gardé le silence", "passablement énervé", et refusé de sortir de sa cellule. Un deuxième homme, soupçonné d'avoir aussi porté des coups à l'aide d'un bâton, a été identifié mais pas interpellé à ce stade. Des faits de "non-assistance à personne en danger" lui sont notamment reprochés.

L'agression de ce journaliste a soulevé l'indignation de la classe politique, jusqu'à l'Elysée, qui avait demandé dimanche une interpellation "au plus vite" des auteurs. Comme le président LR du Sénat, Gérard Larcher, Reporters sans frontières et le Syndicat national des journalistes s'étaient émus d'une attaque contre la liberté de la presse. "Je veux assurer sa famille, ses proches, sa rédaction et toute votre profession, du soutien absolu du gouvernement et de la détermination absolue des pouvoirs publics à identifier et punir les auteurs de cet acte inqualifiable", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.


A.P

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