Photo-journaliste agressé à Reims : un deuxième homme mis en examen

Publié le 6 mars 2021 à 15h48, mis à jour le 6 mars 2021 à 15h53

Source : JT 20h Semaine

ENQUÊTE - Un peu moins d'une semaine après la violente agression d'un journaliste de l'Union, un deuxième homme a été mis en examen samedi pour "pour participation à un groupement en vue de préparer des actes de violences ou des dégradations".

Six jours après la violente agression de Christian Lantenois, photo-journaliste âgé de 65 ans et travaillant pour le quotidien régional L'Union, un deuxième suspect a été mis en examen samedi pour "participation à un groupement en vue de préparer des actes de violences ou des dégradations", a indiqué le parquet. Âgé de 21 ans, né à Reims, le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire, avec notamment interdiction de se rendre dans le quartier prioritaire de Croix-Rouge - théâtre de l'agression -, obligation de respecter un couvre-feu en plus du couvre-feu administratif lié au Covid-19 et interdiction d’entrer en contact avec d’autres protagonistes du dossier.

Le suspect s'était présenté vendredi, en fin d'après-midi, au commissariat de Reims, avait indiqué la veille le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourret. Il avait été placé en garde à vue. Par le passé, il a été condamné deux fois par le tribunal correctionnel de Reims pour extorsion et détention de stupéfiants, entre 2017 et 2019.

Le premier suspect a gardé le silence

Mercredi dernier, un jeune de 21 ans a été mis en examen pour "tentative de meurtre aggravée" et placé en détention provisoire. Interpellé lundi, trois jours après les faits, ce suspect de nationalité algérienne est soupçonné d'être celui qui a "porté les coups" à la tête, "d'abord avec les poings, ensuite avec l'appareil photo" du journaliste, notamment lorsqu'il était au sol, alors que ce dernier "exerçait son métier, et pour ce motif", avait déclaré le procureur de la République lors d'une conférence de presse. 

Le suspect, qui disposait d'une carte de séjour espagnole et vivait dans le quartier Croix-Rouge depuis environ trois ans, est soupçonné de s'en être pris à la victime Christophe Lantenois, pour l'empêcher de prendre des photos des apparents préparatifs d'une rixe, et "probablement" récupérer les images déjà prises, selon le procureur.  Pendant sa garde à vue, l'homme a "gardé le silence", "passablement énervé", et refusé de sortir de sa cellule. Il a déjà été condamné à huit reprises entre 2018 et 2019 notamment pour des faits de violence en réunion et des vols avec effraction.

Au cours de sa conférence de presse mercredi, le magistrat avait également indiqué qu'un deuxième homme, soupçonné d'avoir aussi porté des coups "en direction de la victime" mais "probablement au sol" à l'aide d'un bâton, a été identifié mais pas interpellé à ce stade. Son communiqué du jour ne précise pas si l'individu qui se trouve actuellement en garde à vue est le même. 

Visite de soutien de Gérald Darmanin

L'agression de ce journaliste avait soulevé l'indignation de la classe politique, jusqu'à l'Élysée, qui avait demandé dimanche une interpellation "au plus vite" des auteurs. Ce vendredi, après un déplacement à Beauvais dans la matinée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est rendu à Reims pour apporter son soutien aux journalistes de la rédaction de L’Union. 

La victime, elle, était toujours placée en coma artificiel vendredi, présentant notamment un "traumatisme crânien très sévère, une fracture du rocher, un hématome sous dural et une hémorragie cérébrale". Christian Lantenois, 65 ans, "est toujours hospitalisé dans un état critique, mais stable, avec un pronostic vital qui reste engagé", rapportait L'Union sur son site samedi.


La rédaction de TF1info

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