Piqûres pendant la Fête de la Musique : un homme mis en examen à Nancy

Publié le 24 juin 2022 à 14h27

Source : JT 20h Semaine

Un individu a été interpellé et placé en garde à vue le soir de la Fête de la Musique alors qu’il était détenteur de seringues.
Il a été mis en examen jeudi.
Une information judiciaire a été ouverte pour "administration de substances nuisibles avec arme" et "violences avec arme par destination".

C'est un homme qui l'avait signalé à la police mardi soir, lors de la Fête de la musique. Peu après minuit, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), cette personne s'était présentée à une patrouille de police en mission de sécurisation en indiquant avoir été piquée par un individu l’ayant abordée peu auparavant. Grâce à la description faite par la victime, les forces de l'ordre avaient très rapidement interpellé un suspect avant de le placer en garde à vue à 1h10. Dans le sac à dos de cet homme, les policiers avaient retrouvé deux seringues.

Selon les déclarations de la victime, cet individu se serait jeté sur elle vers 23h45, puis s’était excusé, avançant une maladresse. "Quelques secondes plus tard, la victime ressentait une piqûre au niveau du trapèze droit et voyait ce même individu s’éloigner de lui. Il le suivait à travers la foule et parvenait à le filmer, avant d’aller dénoncer les faits à une patrouille de police. Le film représente effectivement la personne interpellée", détaille le procureur de la République de Nancy, François Pérain. 

Très rapidement, d'autres victimes se sont présentées aux forces de l'ordre, affirmant avoir connu le même sort que la première. Ainsi, une seconde personne se présentait à une autre patrouille en sécurisation en indiquant que vers 23h30-23h40, un individu a attiré son attention. "Elle s’approchait de lui et discutait avec. L’individu la saisissait au niveau du poignet droit, elle le repoussait, puis sentait une piqûre au niveau du bras. Son bras était ensuite quelque peu engourdi. Elle donnait une description de son agresseur identique à celle de la première victime", ajoute le magistrat. 

Une troisième victime se manifestait et indiquait que vers 23h30, une personne lui avait foncé dessus, la bousculant, et lui claquant très fort le bras au passage. "Quelques minutes plus tard, elle ressentait des picotements là où elle avait été touchée. Elle donnait une description de l’individu qui pouvait correspondre au mis en cause. Sur présentation d’un tapissage, elle n’était pas formelle à 100% mais émettait des doutes sur l’individu gardé-à-vue", poursuit le procureur. 

Enfin, une quatrième personne a déclaré avoir été victime de cet individu mais ce fait "ne peut pas pour le moment être formellement imputé au gardé à vue". "Les investigations sur ce point se poursuivent", souligne le procureur.

Le suspect interpellé a nié les faits

Le parquet de Nancy précise que le suspect se prénomme Damien J. et qu'il est né en 1987. Il est connu de la Justice pour  "conduite sous l’emprise de stupéfiants et conduite sans permis de conduire" et pour menace de crime ou délit contre une personne chargée d’une mission de service public".

Face aux enquêteurs, Damien J. a nié les faits qui lui sont reprochés. "Il a toutefois expliqué qu’étant fortement alcoolisé, il n’avait guère de souvenir de la soirée, qu’il ne se voyait pas commettre de tels actes, mais qu’il aurait honte de lui s’il les avait commis. Il indiquait avoir des seringues sur lui afin de pouvoir consommer de la cocaïne, seringues qu’il avait achetées il y a quelque temps dans un distributeur", informe le procureur.

Le parquet de Nancy a ouvert une information judiciaire pour "administration de substances nuisibles avec arme" et "violences avec arme par destination". L'homme a été mis en examen et placé en détention provisoire, a ajouté le procureur de la République, François Pérain.

"Le juge d'instruction retiendra in fine la qualification la plus adéquate en fonction du résultat des analyses toxicologiques", indique François Pérain, qui avait demandé ces analyses "urgentes" des échantillons de sang prélevés sur les deux premières victimes. "Pour le moment, rien ne nous permet d'affirmer qu'un produit a été injecté", déclare le magistrat.


Aurélie SARROT

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