ENQUÊTE - Après une enquête menée notamment sur les réseaux sociaux, la police a interpellé deux revendeurs de mortiers d’artifice. Elle a découvert chez eux un important stock de ces engins pyrotechniques, du même type que ceux régulièrement tirés en direction de commissariats et des forces de l’ordre.
Ils font régulièrement la une de l’actualité : les mortiers d’artifice, détournés de leur usage pyrotechnique, pour être tirés en direction des forces de l’ordre et des pompiers. A Amiens, policiers et pompiers le savent bien. Depuis deux ans, ils font face à une recrudescence de ce phénomène. Ils se souviennent notamment de ce soir de septembre dernier, où alors qu’ils intervenaient sur une série de violences urbaines dans plusieurs quartiers sensibles de la ville, ils se sont retrouvés sous le feu de tirs de mortiers d’artifice. Notamment des tirs à l’horizontale les visant directement.
A la suite de ces épisodes de violence, la préfète de la Somme a publié un arrêté d’interdiction d’usage et de transport de ces engins pyrotechniques sur une partie de la ville d’Amiens. "C’est une très bonne chose, explique Cyril Pizoird, directeur départemental adjoint de la sécurité publique de la Somme. Mais après cette nuit-là, on a décidé d’ouvrir une enquête pour identifier les individus susceptibles d’approvisionner les jeunes de ces quartiers en mortiers d’artifice et afin d’agir à la source ".
"3728 tirs évités contre les policiers, pompiers et services de secours"
Pendant deux mois, sous l’autorité du Procureur d’Amiens, huit enquêteurs, de la sureté départementale mais aussi de la plateforme Pharos, spécialisés en investigation numérique, mènent l’enquête. Deux individus sont rapidement identifiés alors qu’ils proposent sur le réseau social Snapchat, de la vente de mortiers d’artifice de manière habituelle.
Vendredi dernier, les enquêteurs en interpellent un alors qu’il s’apprêtait à effectuer une livraison. Un homme de 29 ans qui transportait 100 mortiers d’artifice, mais aussi des gazeuses lacrymogènes, des matraques télescopiques et des poings américains. Un deuxième individu de 27 ans est interpellé. Tous deux étaient connus des services de police.
Au total, après perquisitions, les policiers ont découvert 466 mortiers stockés dans un appartement et un box de garage. "466 mortiers d’artifice qui peuvent tirer huit coups, ce sont 3728 tirs évités contre les policiers, pompiers et services de secours", se félicite le commissaire Pizoird. Il ajoute que les interpellations en flagrance, de nuit, et alors que les tirs volent au-dessus d’eux sont compliquées et qu’en prenant le problème à la racine, en remontant les réseaux de revendeurs, ils parviennent de façon plus sécurisée à enrayer un peu le phénomène.
Un phénomène dangereux pour la sécurité publique et portant régulièrement atteinte à l’intégrité des forces de l’ordre en opération sur le terrain. Mardi encore, à Compiègne dans l’Oise, un policier a été hospitalisé après avoir été blessé au visage par un tir de mortier.
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