Policiers blessés dans un train Paris-Saint-Malo : des versions contradictoires, l'IGPN saisie

Que s'est-il passé lundi dernier dans le TGV ralliant Paris à la cité corsaire ? Il faudra sans doute plusieurs semaines à l'IGPN pour le savoir. Ce vendredi en effet, le parquet de Saint-Malo annonce que la police des polices a été saisie des faits. Une altercation avait éclaté dans le train entre des voyageurs et quatre policiers en civil. Avait suivi une rixe à la descente. Deux policiers avaient été blessés et les fonctionnaires de police avaient déposé plainte pour les violences commises à leur égard. 

"Il a été procédé à l'interpellation et à la mise en garde à vue de quatre mineurs et d'une personne majeure pour 'violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique' ayant entrainé une incapacité supérieure à huit jours et outrage", rappelle le parquet de Saint-Malo ce jour dans un communiqué. 

Les gardes à vue ont été levées pour les quatre mineurs et la personne majeure, a précisé le parquet vendredi. 

Puis, il ajoute :"Il résulte des éléments de l'enquête, que deux versions s'opposent sur l'origine et le déclenchement de ces violences : les fonctionnaires de police évoquent le comportement perturbateur du groupe de jeunes durant le trajet, ces derniers font état d'injures raciales à leur égard. Compte tenu de ces éléments, les gardes à vue ont été levées à l'issue des auditions et le parquet de Saint-Malo a saisi l'Inspection Générale de la Police Nationale aux fins de poursuivre les investigations".

Sur Twitter, Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police, avait posté des photos des blessures des policiers. Il avait commenté les clichés avec cette légende :"4 policiers hors service dans le train Paris-Saint-Malo ont été agressés, car identifiés comme flic, par des voyous ! Arrivés en gare, 20 sauvages les ont fracassés. Soutien aux 2 policiers blessés (9 et 15 jours d’ITT). 5 voyous mineurs interpellés, tous porteurs de couteaux !"

Ce vendredi, les avocats des cinq personnes placées en garde vue lundi puis relâchées à l’issue de leurs auditions, indiquent, dans un communiqué, avoir déposé plainte à l’encontre des policiers impliqués pour "injures publiques à raison de l’appartenance à une ethnie ou à une race par personne dépositaire de l’autorité publique, "violences volontaires sans ITT par personne dépositaire de l’autorité publique, et "dénonciation calomnieuse". 

Me Baron, Me Chouamier, Me Pannetier, Me Guilloux et Me Leguillon ajoutent que "ces faits" "sont corroborés par des enregistrements vidéo édifiants". Les images ont été remises au parquet de Saint-Malo. "Les victimes que nous représentons ont fait le choix de confier en toute confiance à l’institution judiciaire plutôt qu’au tribunal médiatique et aux réseaux sociaux, en pleine conscience du fait que la Justice ne peut être rendue que dans la sérénité et dans le respect du secret de l’enquête".

Les investigations se poursuivent.