Prêtre tué en Vendée : ce que l'on sait de l'homicide du père Olivier Maire

par Maxence GEVIN
Publié le 10 août 2021 à 11h45, mis à jour le 10 août 2021 à 21h45
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Source : JT 20h Semaine

VENDÉE - Un drame a secoué la congrégation des Pères Montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre, lundi matin. Un de ses prêtres, Olivier Maire, a été retrouvé mort après qu'un homme, hébergé par ces religieux, s'est rendu à la gendarmerie en s'accusant des faits.

Le corps sans vie d'un prêtre de la communauté des Missionnaires Montfortains a été retrouvé ce lundi matin à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Un homme s'est rendu à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre, s'accusant de ce meurtre. Ce drame a suscité une intense émotion dans la mesure où le prêtre tué hébergeait le suspect, Emmanuel A., déjà connu de la justice et des services de police. 

Alors qu'une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire", et qu'"aucun mobile lié à un motif terroriste" n'apparaît dans cette affaire, selon le vice-procureur de la Roche-sur-Yon Yannick Le Goater, LCI fait le point sur ce drame.

Que s'est-il passé ?

Un prêtre a été retrouvé mort ce matin, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, une commune à quelques kilomètres de Cholet. Le corps du religieux a été découvert dans les locaux de la congrégation des frères Montfortains, communauté à laquelle il appartenait situé à une dizaine de kilomètres au sud de Cholet.

A 9h15, un homme se présente dans les locaux de la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre. Ce Rwandais de 40 ans, qui réside dans les locaux appartenant aux religieux, remet les clés du véhicule de la confrérie qu'il a utilisé ainsi que la clé d'une chambre située dans le bâtiment de la confrérie. "Il ajoute alors aux militaires qu'il fallait le mettre en prison", a expliqué Yannick Le Goater, le vice-procureur de la Roche-sur-Yon. En se rendant sur les lieux, les gendarmes découvrent dans cette chambre le corps sans vie du Père Olivier Maire. 

Qui était la victime ?

Le prêtre assassiné était le supérieur provincial des frères de Montfortains. Il était âgé de 60 ans. "Depuis plusieurs mois", il accueillait à son domicile son assassin présumé dans le cadre du contrôle judiciaire auquel était astreint Emmanuel A.. Selon l'évêque de Vendée, Mgr François Jacolin, le Père Olivier Maire était un "généreux et apprécié de tous". "Il a été victime de sa générosité", estime l'ecclésiastique sur LCI. Le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, qui le connaissait, a salué "un homme de grande foi et de grande culture".

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Le père Paul Lemarié, membre de la congrégation des Montfortains, nous parle d'une "personne d'une grande intelligence, diplômé dans bien des choses". "On n'en trouvera pas un autre comme lui. Il était capable de beaucoup de choses, mais il n'avait pas orgueil de son intelligence", nous confie le prêtre qui partageait la veille la prière avec le père Olivier Maire. 

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Selon des sources concordantes, l'autopsie du père Olivier Maire sera pratiquée ce mardi. 

Que sait-on du suspect ?

L’auteur présumé de cet assassinat, Emmanuel A. est un ressortissant rwandais, ancien bénévole au diocèse de Nantes. Il est déjà connu de la justice pour avoir tenté d’incendier la cathédrale de Nantes en juillet 2020. Il y a un an, il avait été placé en détention provisoire avant d'être libéré sous contrôle judiciaire à la fin du mois de mai 2021, en attente de son procès dont l'instruction est toujours en cours. S'il faisait bien l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), il ne pouvait cependant pas être expulsé en raison de son contrôle judiciaire. 

Prêtre tué en Vendée : "Il n'était pas possible d'exécuter la décision d'expulsion", se défend DarmaninSource : TF1 Info

L'ancien sacristain bénévole, dont la garde à vue a été levée en raison de son état psychique, doit être transféré dans la journée dans un centre psychiatrique de La-Roche-sur-Yon. Selon nos informations, Emmanuel A. avait déjà été hospitalisé en psychiatrie de fin juin à fin juillet. 

Ce que révèle l'autopsie

Au lendemain du drame, une autopsie de la victime a eu lieu à l'institut médico-légal de Nantes. Selon un communiqué du procureur de la République, elle révèle que le prêtre tué "présentait six lésions, toutes situées à la tête, occasionnées par des coups violents". Elles ont entraîné "des hémorragies internes et externes", précise le communiqué. Selon les conclusions du médecin légiste, le décès du prêtre est intervenu rapidement après que les coups aient été portés.

En revanche, l'autopsie n'a pas permis de déterminer la nature de l'arme du crime.


Maxence GEVIN

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