Prêtre tué en Vendée : Éric Dupond-Moretti répond aux critiques sur un possible "laxisme" de l'État

Thibault Nadal
Publié le 10 août 2021 à 18h13
Eric Dupond-Moretti, le 7 juillet 2021.
Eric Dupond-Moretti, le 7 juillet 2021. - Source : Ludovic MARIN / AFP

POLÉMIQUE - Au lendemain de l'assassinat du père Olivier Maire, des questions subsistent. Pourquoi le suspect, déjà mis en examen pour l'incendie de la cathédrale de Nantes était-il en liberté ? Le ministre de la Justice a répondu sur sa page Facebook.

La polémique enfle depuis lundi 9 août et le meurtre du prêtre Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée. Les personnalités politiques de droite et d'extrême droite sont en colère et réclament des réponses. Pourquoi Emmanuel A., un Rwandais de 40 ans, était-il encore en liberté après avoir été mis en examen l'an dernier pour l'incendie de la cathédrale de Nantes ? Et comment pouvait-il être encore en France alors qu'il faisait l'objet d'une procédure l'obligeant à quitter le territoire français ? 

Face à l'ampleur prise par la polémique, Éric Dupond-Moretti a tenu à s'exprimer en publiant un long message sur sa page Facebook, ce mardi.

"La dernière obligation de quitter le territoire dont le suspect a fait l’objet n’a pas été mise à exécution (...) par souci de justice"
Éric Dupond-Moretti

Sur la question de la présence sur le territoire français d'Emmanuel A., le garde des Sceaux se justifie et évoque le droit français. "La dernière obligation de quitter le territoire (OQTF) dont le suspect a fait l’objet n’a pas été mise à exécution. Pas par angélisme, mais par souci de justice ! Les mêmes qui dénoncent cette situation auraient hurlé à l’impunité si le suspect avait été éloigné et s’il avait ainsi échappé à son procès, sans assurance non plus que sa peine soit exécutée dans son pays d'origine."

Concernant la remise en liberté de l'assassin du prêtre après dix mois de détention provisoire, le ministre de la Justice affirme qu'elle se terminait fin juillet. "Il convient également de rappeler que dans l’affaire de l’incendie de la cathédrale de Nantes, sa détention provisoire devait légalement prendre fin en juillet 2021 et que dès lors le contrôle judiciaire était la seule solution. Sauf à considérer que la détention arbitraire doit devenir la règle dans notre pays."

Avant de conclure son message, Éric Dupond-Moretti s'en prend aux oppositions politiques, qu'il accuse"d'instrumentalisation politicienne" et de participer à un "tumulte malsain". Un message destiné principalement aux personnalités de droite et d'extrême droite qui, depuis lundi, dénoncent le "laxisme" et la "faillite" de l'État.


Thibault Nadal

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