Perpétuité incompressible pour Abdeslam : qui sont les quatre autres hommes déjà condamnés à cette peine ?

Publié le 30 juin 2022 à 21h13

Source : TF1 Info

Le principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre a été condamné jeudi par la cour d'assises spéciale de Paris à la "réclusion criminelle à perpétuité incompressible" ou "perpétuité réelle".
C'est le cinquième accusé à l'encontre duquel cette peine, la plus lourde du code pénal, est prononcée en France.
TF1info revient sur les précédents cas.

Une condamnation rarissime, "une peine de mort lente", selon la défense de Salah Abdeslam. Instaurée en 1994 sous l'impulsion du ministre de la Justice Pierre Méhaignerie, marqué par le viol et le meurtre d'une fillette par un homme déjà condamné pour des crimes sexuels, la "perpétuité réelle" a été prononcée cinq fois en 28 ans, la dernière fois mercredi soir à l'encontre du seul survivant du commando djihadiste des attentats du 13-Novembre.

D'abord prévue pour ces crimes uniquement, la perpétuité incompressible a été étendue en 2011 aux meurtres ou tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique (forces de l'ordre, magistrats, surveillants de prison). Après la série d'attentats ayant ensanglanté la France en 2015, la perpétuité "réelle" a été élargie aux crimes terroristes en juin 2016, mais cette loi n'est pas rétroactive. 

Outre Salah Abdeslam, quatre autres accusés avant lui, jugé pour des meurtres d'enfants accompagnés de viols ou tortures, avaient déjà écopé de cette peine. Elle implique que la situation du condamné ne pourra être réexaminée qu'après 30 ans d'incarcération par un juge d'application des peines et un collège d'experts.

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Michel Fourniret

Décédé le 10 mai 2021 à l'âge de 79 ans, le violeur et tueur en série Michel Fourniret, a emporté avec lui de nombreux secrets après avoir souvent dérouté la justice en quarante ans d'un parcours criminel qui lui a valu le surnom d'"ogre des Ardennes".

Condamné à la perpétuité incompressible en mai 2008 pour le meurtre de sept femmes, puis à nouveau à la perpétuité dix ans plus tard pour un assassinat crapuleux, le tueur n'en avait pas fini avec la justice. Il était encore mis en examen pour les disparitions ou les meurtres de plusieurs femmes, sur lesquels enquêtait la juge d'instruction parisienne Sabine Kheris.

En mars 2020, il avait fini par reconnaître devant elle sa responsabilité dans le plus connu de ces quatre dossiers : la disparition d'Estelle Mouzin en 2003 en Seine-et-Marne à l'âge de 9 ans. C'est son ancienne épouse Monique Olivier qui avait accéléré les investigations fin 2019, en accusant Michel Fourniret d'avoir enlevé, violé et tué la fillette en contredisant son alibi. Les problèmes de mémoire du tueur avaient compliqué la tâche des enquêteurs. En dépit de nombreuses fouilles engagées avec d'importants moyens dans les Ardennes, son corps n'a pas été retrouvé à ce jour.

En février 2018, Michel Fourniret avait déjà avoué avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne : Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée violée et étranglée deux ans plus tard.

Nicolas Blondiau

En 2013, Nicolas Blondiau, 27 ans, est condamné par la cour d'assises du Gard à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour le viol et le meurtre de la petite Océane, 8 ans, en novembre 2011 à Bellegarde. Il avait fait appel de cette décision. Condamné fin janvier 2015 à la même peine par la cour d’assises d’appel du Vaucluse, il avait formé un pourvoi en cassation quelques jours après sa condamnation, avant d'y renoncer.

Le 5 novembre 2011, vers 18h30, Océane était partie chez un ami de la famille récupérer un jeu vidéo, à 150 mètres de son domicile. Le corps de l'enfant sera retrouvé le lendemain, sur un chemin à 3 km du centre de Bellegarde.

Yannick Luende Bothelo

En 2016, la cour d'assises de Loire-Atlantique condamne Yannick Luende Bothelo à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour l'assassinat et le viol en 2012 près de Nantes de Marion, une adolescente de 14 ans. L'homme de 29 ans a été reconnu coupable de l'assassinat et du viol, accompagné d'actes de torture et de barbarie, de l'adolescente, dont le corps frappé de 68 coups de couteau avait été découvert le 19 mars 2012 dans des toilettes publiques à Bouguenais, dans l'agglomération nantaise. Il a également été reconnu coupable de l'agression de deux hommes âgés. 

Interpellé le jour même de la découverte du corps de Marion, et après avoir agressé deux hommes de 67 et 80 ans, Yannick Luende Bothelo, alors âgé de 25 ans, avait reconnu une grande partie des faits. Il avait expliqué aux enquêteurs, puis aux juges, qu'il était le "Messie" et demandait à parler au président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy. Il avait fait appel, avant de se désister.


La rédaction de TF1info

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