JUSTICE - Le conseiller régional Front national de Paca, Philippe Vardon a été condamné lundi à six mois de prison ferme pour une rixe à Fréjus en 2014 avec trois jeunes maghrébins. Ces derniers ont été condamnés à la même peine.
Comme les trois autres protagonistes d’une bagarre qui avait éclaté le soir du 30 mars 2014, au deuxième tour de l’élection du sénateur-maire FN David Rachline à la mairie de Fréjus, le conseiller régional FN de Paca, Philippe Vardon, a été condamné lundi 3 octobre à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan.
"L'arbitrage sur les dommages et intérêts est aussi identique, le tribunal a condamné aux mêmes peines", a précisé le procureur adjoint de Draguignan Pierre Arpaia.
"J'avoue être sonné par ce jugement aberrant qui fait écho à l'injustice vécue par tant de victimes. Je fais bien entendu appel!" L'élu FN, Philippe Vardon, 36 ans, ex-chef de file de la mouvance radicale des identitaires à Nice, ne décolère pas et il a décidé de le faire entendre sur Twitter, jouant à fond sur les arguments chers au FN : la victimisation face à de "dangereux multirécidivistes".
Agressé en 2014 devt ma femme et mes fils par 3 multirécidivistes armés, condamné aujdhui au même titre qu'eux pr m'être défendu. Justice ? — Philippe Vardon (@P_Vardon) 3 octobre 2016
1 seul des 3 agresseurs présent au tribunal, pas le choix il est déjà en prison ! Il a déjà été condamné 12 fois (vols, violences, etc.) https://t.co/FtrCdGFD0c — Philippe Vardon (@P_Vardon) 3 octobre 2016
Précisions : je suis le seul blessé avec ITT (coupure par outil tranchant à la main) et ils s'en sont pris à moi pr mon engagement politique https://t.co/FtrCdGFD0c — Philippe Vardon (@P_Vardon) 3 octobre 2016
L’origine de ces violences réciproques demeure incertaine
Michael Darras, le procureur de Draguignan
Mais dans les faits, "l’origine de ces violences réciproques demeure incertaine", selon le procureur Michael Darras, cité par Nice-Matin.
A l’audience, différentes versions de cette rixe ont été défendues. L’élu FN, alors avec son épouse, affirmant avoir été reconnu par trois Maghrébins, qui l’ont pris à partie avec un cric, une manivelle et un démonte-pneu, relate le quotidien régional.
Les autres protagonistes, eux, ont expliqué avoir été victimes d’insultes racistes et de coups. Ils ont également indiqué avoir été gazés avec une grosse bombe lacrymogène.
Les images des caméras de vidéosurveillance de Fréjus ont montré la rixe sous différents angles. Pas de manière suffisamment précise toutefois, pour déterminer si ce n'était pas un couteau que tenait Philippe Vardon, mais les clefs de la voiture de son épouse, comme il l'a soutenu.
Au vu de la confusion, le tribunal a décidé de suivre d'assez près ses réquisitions pour condamner tous les protagonistes, sans toutefois ordonner de mandat de dépôt à l'encontre de Philippe Vardon.