Privation de soins dans les Vosges : "L’enfant de 2 ans et demi qui pesait 5 kilos va mieux"

Publié le 12 mars 2019 à 19h30
Privation de soins dans les Vosges : "L’enfant de 2 ans et demi qui pesait 5 kilos va mieux"

FAIT DIVERS – Un couple domicilié à La Voge-Les-Bains dans les Vosges a été mis en examen jeudi dernier pour notamment "privation de soins" sur deux enfants de 30 mois et 4 ans. Les victimes souffraient notamment de malnutrition sévère.

L’affaire a été révélée en fin de semaine dernière par la presse locale. "Nous n'avions pas prévu de communiquer sur ce dossier pour protéger la vie privée des suspects et des enfants. La presse ayant fait état du dossier, nous avons confirmé certaines informations… ", indique une source proche du dossier contactée ce mardi. Il faut dire que l’affaire en question est particulièrement éprouvante…

Il y a quelques jours, nos confrères de Vosges Matin relataient ainsi le calvaire vécu par cinq enfants à Voge-Les-Bains (Vosges) depuis plusieurs années. A leur domicile, les gendarmes ont découvert l’horreur... 

2 ans et demi, 67 cm, moins de 6 kilos

Tout a commencé quand, en janvier dernier, un membre de la famille a amené un petit garçon de 2 ans et demi à l’hôpital après avoir constaté son extrême maigreur. "Ce petit garçon pesait un pesait moins de 6 kilos et mesurait 67 centimètres, soit le poids d’un bébé de 3-4 mois et la taille d’un nourrisson de 9 mois environ. Il présentait un état de dénutrition grave et souffrait de cachexie, il a nécessité une prise en charge spécialisée et a été hospitalisé tout de suite », indique la source proche du dossier à notre rédaction. A cet âge-là, l'enfant aurait dû mesurer entre 80 et 90 cm et peser 12 kilos… 

Nos confrères de Vosges Matin précisent que le garçonnet ne parvenait pas à tenir sa tête ou à s’asseoir tant il était maigre. Il était "recroquevillé sur lui-même". "À ces tristes constatations, il faut ajouter le fait qu’il développait du duvet sur certaines parties de son corps, ce qui est le signe d’une dénutrition sévère. Dans le monde médical, on considère que ce fameux duvet est l’ultime moyen de défense du corps humain contre le froid", détaille le quotidien régional.

Interpellé la semaine dernière

Soupçonnant un cas de maltraitance, les enquêteurs se sont rendus au domicile des parents. La mère vivait là avec ses cinq enfants, trois d’une première union dont l’aîné avait 10 ans et deux qu’elle avait avec son actuel conjoint dont ce petit garçon de deux ans et demi et son frère de 4 ans. "On se serait cru dans un bidonville en Inde", a commenté une source proche du dossier à Vosges Matin. Derrière la porte, des détritus, des excréments, de la saleté, un bazar indescriptible… 

La semaine dernière, après qu’une information judiciaire a été ouverte et des investigations menées, le couple de trentenaires a été interpellé et placé en garde à vue. "A l’issue de la garde à vue, ce couple a été mis en examen pour 'privation de soins' pour les deux plus jeunes enfants et pour 'délaissement de mineurs, abandon moral de mineurs' pour les trois plus grands", indique Nicolas Heitz,  procureur de la République d'Epinal à LCI. 

La garde des enfants retirée

Les trois aînés, qui étaient scolarisés, ont été confiés à leur père biologique. Les deux derniers enfants, de 2 ans et demi et 4 ans qui étaient gardés par la mère, ont été placés. Le cadet, le plus sévèrement touché, est toujours hospitalisé. "Il va mieux. Heureusement, il a repris du poids. Il est toujours hospitalisé et suivi", précise le procureur.

Le père, né en 1982 était bûcheron de profession. La mère, elle, âgée de 30 ans, était sans profession. "Ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Parmi leurs obligations, ils doivent pointer une fois par semaine à la gendarmerie, ils doivent suivre des soins. Ils ont par ailleurs interdiction d’entrer en contact avec tous les enfants. Avec les trois aînés, le contact pourra être établi exclusivement dans le cadre d’un droit de visite et d’hébergement organisé par le juge des enfants. Pour les deux petits, dans le cadre d’un droit de visite médiatisé (en présence d'un tiers) organisé par le juge des enfants". 

"On ne comprend pas très bien à ce stade ce qui a pu motiver de tels faits. Il n’y a priori pas de problèmes de difficultés financières. Les explications du couple méritent d’être approfondies", conclut la source proche du dossier. Les investigations se poursuivent. 


La rédaction de TF1info

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