Procès Benalla : 18 mois de prison avec sursis requis contre l'ancien collaborateur de l'Élysée

Publié le 30 septembre 2021 à 22h19
Procès Benalla : 18 mois de prison avec sursis requis contre l'ancien collaborateur de l'Élysée
Source : Thomas COEX / AFP

RÉQUISITIONS - L'ex-chargé de mission de l'Élysée est jugé depuis plusieurs semaines pour des violences commises au cours des manifestations du 1er mai 2018, à l'origine d'un scandale politique.

D'après l'expression du procureur, les faits du 1er mai 2018 ont constitué la "chronique d'un dérapage annoncé". Le parquet a requis jeudi 18 mois d'emprisonnement avec sursis et 500 euros d'amende à l'encontre de l'ancien chargé de mission de l'Élysée Alexandre Benalla, notamment pour les violences commises lors de cette manifestation, à l'origine d'un scandale politique retentissant.

En outre, le ministère a estimé qu'Alexandre Benalla devait être aussi être reconnu coupable d'avoir utilisé, après son licenciement, deux passeports diplomatiques lors de onze voyages, en Afrique, au Maroc ou aux Bahamas et d'avoir réalisé un faux document afin d'obtenir un autre passeport, de service cette fois. Il doit par ailleurs être sanctionné pour avoir porté une arme sans autorisation le 28 avril 2017 à Poitiers après un meeting de campagne du candidat Macron, ont estimé les procureurs.

Un an d'emprisonnement avec sursis pour Vincent Crase

Une peine d'un an avec sursis a été requise à l'encontre de Vincent Crase, ex-employé d'En Marche présent avec Alexandre Benalla lors du cortège de la Fête du travail, ainsi que deux et quatre mois avec sursis contre deux policiers de la préfecture de police de Paris, jugés à leurs côtés dans un autre volet du dossier.

Dans une affaire "qui a fait couler beaucoup d’encre", "déjà jugée par le tribunal de l’opinion", le procureur Yves Badorc a demandé de revenir aux "faits" et non à leur "commentaire", faisant appel à la "souveraineté du tribunal".

C'est l'État, la puissance publique, dont l'émanation est la police, qui détient l'usage de la force
Le procureur

Le magistrat a demandé la condamnation d'Alexandre Benalla pour avoir molesté deux manifestants au Jardin des plantes et un couple place de la Contrescarpe, ainsi que la condamnation de Vincent Crase pour des violences sur trois de ces personnes.

Le procureur a souligné que les deux hommes avaient "agi avec des policiers, comme des policiers et parfois à la place des policiers", alors qu'ils n'étaient ce jour-là qu'observateurs du cortège. "C'est l'État, la puissance publique, dont l'émanation est la police, qui détient l'usage de la force", a-t-il lancé, soulignant que les agissements du duo ne pouvaient être "légitimes" et demandant leur condamnation pour "violences en réunion" et "immixtion" dans la fonction de policier. 

Il a par ailleurs demandé pour l'ancien chargé de mission cinq ans d'interdiction de toute fonction publique et dix ans d'interdiction de port d'arme.

La condamnation des deux fonctionnaires de police, Maxence Creusat et Laurent Simonin, a enfin été requise pour avoir transmis, le soir de la publication de l'article du Monde le 18 juillet 2018 qui avait révélé le "Benallagate", des images de vidéosurveillance au collaborateur de l'Élysée, qui n'était pas autorisé à les recevoir. 

Les plaidoiries de la défense doivent débuter ce vendredi matin.


La rédaction de TF1info

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