Procès de l'attentat de Nice : 15 ans de prison requis contre les trois principaux accusés

Publié le 6 décembre 2022 à 22h40

Source : TF1 Info

Le Parquet a requis 15 ans de prison contre chacun des trois principaux accusés.
Le procès s'était ouvert le 5 septembre dernier à Nice, six ans après l'attentat qui avait tué 86 personnes, le 14 juillet 2016.
Le verdict est attendu dans une semaine.

Au procès de l'attentat de Nice, le ministère public a requis des peines de prison de 15 ans pour chacun des trois principaux accusés. Deux sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste", pour avoir aidé Mohamed Lahouaiej-Bouhlel en toute connaissance de sa radicalisation islamiste. Celui-ci avait tué 86 personnes, et en avait blessé plus de 450, au volant de son camion de 19 tonnes lancé sur la promenade des Anglais, le 14 juillet 2016, 

L'accusation a cependant créé la surprise, en demandant à la cour de condamner Ramzi Arefa, l’un des trois principaux accusés, pour une "simple association de malfaiteurs de droit commun". Jean-Michel Bourlès, l'un des trois avocats généraux du parquet national antiterroriste (Pnat), a précisé au terme de son réquisitoire qu'Arefa "ne pouvait pas connaître l'évolution et la radicalisation" du tueur en raison de ses liens "récents" et moins fréquents avec lui que ses deux co-accusés. En dépit de ce changement de chef d'accusation, c'est bien 15 ans de prison qui sont requis contre cet homme, accusé d'avoir fourni une arme à Mohamed Lahouaiej-Bouhlel.

Jugés "pour les faits qui leur sont reprochés"

À l'encontre des cinq accusés poursuivis pour des délits de droit commun relatifs au trafic d'armes, le Pnat a requis des peines allant de 2 ans à 10 ans de prison, avec interdiction définitive du territoire français pour trois des quatre Albanais parmi eux. Jean-Michel Bourlès, Alexa Dubourg et Rachel Lecuyer, ont déployé leurs réquisitions durant près de huit heures, soulignant à plusieurs reprises que les accusés devaient être jugés "exclusivement pour les faits qui leur sont reprochés".

"Il y aura des frustrations, c'est inévitable", a lancé l'avocate générale Alexa Dubourg en ouvrant le réquisitoire à trois voix du Pnat, rappelant qu'aucun des huit co-accusés devant la cour d'assises spéciale ne pouvait être jugé "comme s'il était l'auteur de l'attentat". Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait été abattu par la police au terme de sa course meurtrière en camion, face au Palais de la Méditerranée.

Les réquisitions ont provoqué la perplexité des parties qui ont assisté à l’audience depuis la salle délocalisée du Palais Acropolis à Nice. "J’espère que la cour sera plus sévère que les réquisitions, je ne comprends pas ces peines demandées après tout ce qui a été dit à l'audience", a ainsi déploré Anne Murris, 62 ans, présidente de l’association Mémorial des Anges, qui a perdu sa fille Camille ce 14 juillet 2016. 

Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud risquent vingt ans de prison au maximum, tandis que Ramzi Arefa encourt la réclusion à perpétuité, car il est en état de récidive légale en raison d'une condamnation pour vol en 2014. Après le réquisitoire et les plaidoiries de la défense, prévues du 7 au 9 décembre, les accusés auront une dernière fois la parole le 12 décembre, avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict est attendu le mardi 13 décembre. 


La rédaction de TF1info

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