Procès Bettencourt : relaxe requise contre Eric Woerth, peine maximale contre François-Marie Banier

Publié le 20 février 2015 à 15h50
Procès Bettencourt : relaxe requise contre Eric Woerth, peine maximale contre François-Marie Banier

JUSTICE – Le procureur adjoint Gérard Aldigé a requis vendredi la relaxe contre l'ancien ministre UMP Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt. Il n'y a, selon lui, pas de charges suffisantes pour condamner le politique, soupçonné d'avoir reçu près de 450.000 euros en liquide début 2007 pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy.

Son sort semblait scellé dès les premiers jours du procès. Le procureur a requis ce vendredi la relaxe pour Eric Woerth, poursuivi pour "recel" dans l'affaire Bettencourt . Le député de l'Oise, qui ne s'est pas beaucoup montré au tribunal de Bordeaux durant les débats, pourrait donc bénéficier d'un non-lieu, comme l'a été l'an dernier Nicolas Sarkozy. Sur le banc des prévenus - ils sont dix - Eric Woerth portait à lui seul la dimension politique de l'affaire. "Il a fait basculer une affaire d'abus de faiblesse sur une vieille dame en une affaire d'Etat", a ainsi résumé le procureur Gérard Aldigé vendredi.

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Selon les déclarations de l'ex-comptable de la milliardaire, il aurait en effet reçu 50.000 euros en liquide en janvier puis 400.000 euros en février 2007. Des liquidités obtenues alors que la milliardaire était vulnérable par l'ex-gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, (poursuivi pour abus de faiblesse) et destinées à financer la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle . C'est lors de discrets rendez-vous dans un café parisien que la remise des sommes aurait été effectuée. Faux, disent les deux hommes, qui assurent qu'il ne s'agissait que de parler de "politique".

"La preuve, je la cherche"

Sauf que, comme l'ont montré ses audiences éclair à la barre, les charges manquent cruellement pour faire condamner le politique. "Oui, il y a bien des coïncidences troublantes", reconnaît le procureur. Les "retraits d'argent, qui coïncident avec ces rendez-vous" entre les deux hommes. "Mais il manque pour le condamner un élément essentiel : la preuve", a ainsi souligné le procureur au tribunal. Oui, Eric Woerth et Patrice de Maistre se sont bien rencontrés à deux reprises en ce début d'année. Oui, on sait que les Bettencourt ne manquaient pas de générosité envers les politiques, et que les remises d'argent étaient "monnaie courante". Et ces 450.000 euros sont bien allés quelque part... Mais encore faudrait-il démontrer que c'est entre les mains d'Eric Woerth qu'ils ont atterri. "Cette preuve, je la cherche", a lancé le procureur.

La conviction du parquet, qui avait déjà requis un non lieu à la fin de l'instruction, n'a donc pas changé. La décision du tribunal de Bordeaux, elle, est attendue d'ici environ deux mois. D'ici là, Eric Woerth, qui ne semblait déjà pas beaucoup s'inquiéter pour son sort, peut retourner à Paris l'esprit léger.

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La rédaction de TF1info

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