JUSTICE - Le comédien césarisé Benoît Magimel est poursuivi pour "blessures involontaires", "délit de fuite" et "usage de stupéfiants" après un accident de voiture survenu mi-mars. Il expliquera à la barre du tribunal, ce mardi 12 avril, comment il a renversé Fatima E., une piétonne de 62 ans, à Paris. Metronews entrevoit sa stratégie de défense pour obtenir la clémence des juges.
Un banal accident de voiture. Qui s’est transformé en "affaire Magimel". L’acteur de 41 ans, soupçonné d’avoir renversé le mois dernier lors d’une marche arrière une sexagénaire dans le 16e arrondissement de Paris, sera jugé ce mardi 12 avril à partir de 9h devant le tribunal correctionnel de Paris. Un fait divers qui a défrayé la chronique en raison de la personnalité du prévenu qui avait obtenu deux semaines auparavant le César du meilleur acteur dans un second rôle pour La tête haute. Une récompense qui ne l’avait pas empêché de passer trois nuits en cellule avant d’être présenté à la justice et relâché. Le comédien, qui sera physiquement présent à l’audience, est poursuivi pour "blessures involontaires", "délit de fuite" et "usage de stupéfiants". Comment va-t-il se défendre ? Quelles sont ses circonstances atténuantes ? Metronews entrevoit les éléments de sa stratégie de défense.
► Sur l’accident
Les faits remontent au 11 mars. D’après l’enquête, le comédien conduisait une voiture de location
quand il a renversé une femme de 62 ans à une centaine de mètres de son domicile
. Il effectuait une marche arrière. Poursuivi pour "blessures involontaires par manquement délibéré à une obligation de sécurité", il lui est reproché d'avoir fait preuve de "maladresse", à savoir une marche arrière dans une rue à sens unique. Selon nos informations, plusieurs témoins ont indiqué aux policiers que cette manœuvre avait été réalisée "à allure lente". Selon eux, la victime se trouvait au moment de l’impact dans "un angle mort" et "en dehors du passage piéton". Trois éléments qui pourraient faire peser le juge vers la clémence.
► Sur le délit de fuite
Poursuivi pour délit de fuite, Benoît Magimel va formellement contester avoir voulu s’enfuir. Selon nos informations, deux témoins ont raconté aux policiers que l’acteur était sorti de la voiture après l’accident afin de "se rendre au chevet de la victime". Il se serait aussi rapproché des pompiers pour s’enquérir de l’état de la sexagénaire. "Ce n’est que quand les gens ont dit ‘Oh, c’est Magimel’, qu’il est parti", explique-t-on dans son entourage. Autrement dit, il a été reconnu et n’a pas tenté de cacher son identité ni sa plaque d’immatriculation puisque la voiture est restée sur place. Des éléments à décharge qui sont écrits noir sur blanc dans les procès-verbaux des policiers et transmis au juge.
► Sur l’usage de stupéfiants
Après l’accident, Benoît Magimel a pris le métro. Avant de rentrer chez lui et de prendre connaissance de la convocation des policiers. Selon les éléments recueillis par metronews, il est arrivé à 18h45 au commissariat, soit deux heures et demi après l’accident. C’est à ce moment-là qu’il a été contrôlé positif à la cocaïne et à l’héroïne. Pour sa défense, l’acteur a précisé avoir consommé des stupéfiants après l’accident car il avait paniqué. Autrement dit, selon lui, la consommation de drogue n’est pas à l’origine du choc avec la piétonne.
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► Sur le permis de conduire
Benoît Magimel n’avait plus de point sur son permis de conduire. Un retrait lié notamment à de nombreux excès de vitesse. Mais il conteste en avoir été informé. S’il veut être très pointilleux, voire faire preuve de juridisme, il peut mettre en avant cet argument. Charge ensuite au tribunal de police d’apporter la preuve du contraire.
► Une victime légèrement blessée
De son côté, la victime, Fatima E., ne s’est pas encore constituée partie civile. Elle le fera sans doute mardi dès le début de l’audience, observent des connaisseurs de l’affaire. Son fils nous indiquait, peu après l'accident, qu’elle était "très souffrante" et "très choquée". En outre, il assurait qu’elle avait été "opérée" et qu’elle souhaitait être "indemnisée". Aujourd’hui, il s’avère pourtant que la sexagénaire n’a pas eu d’opération. Si elle a bénéficié dans un second temps de 5 jours d’ITT principalement pour des éraflures, elle ne semblait pas complètement mal en point le jour des faits. Car quand les policiers ont appelé les urgences pour signaler que Benoît Magimel était en garde à vue, elle en était déjà partie. "Il n’y a aucune mention faisait état de conséquences psychologiques", ajoute une source proche du dossier à metronews. A nouveau sollicitée à la veille du procès, Fatima E. n’a pas voulu commenter l’affaire avant l'audience. Tout comme l’avocat de Benoît Magimel.
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