Procès Cahuzac : Edwy Plenel s'interroge sur la "clémence" de la justice

Pourfendeur de la fraude fiscale et détenteur d'un compte caché à l'étranger, l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac comparaît ce lundi devant la justice, près de quatre ans après avoir déclenché le plus retentissant scandale du quinquennat. Un procès au cours duquel se posera "un enjeu" majeure selon Edwy Plenel, fondateur de Mediapart : "le verdict sera-t-il le même selon si on est puissant ou misérable", évoquant la fable de Jean de La Fontaine "Les Animaux malades de la peste". 

A l’origine de l’enquête sur le ministre qui bataillait pour le redressement de l'Etat, Plenel s’interroge sur l’étrange "clémence" dont fait parfois preuve la justice lorsqu’il s’agit de personnalités haut placées et évoque "des relaxes surprenantes" ou "le renvoi" en novembre du procès du sénateur LR Serge Dassault. "Quand ceux qui incarnent le bien public manquent à la règle, les sanctions devraient être exemplaires", insiste Edwy Plenel, qui avait écrit publiquement au procureur de la République pour que les révélations de Mediapart soient prises en compte.  

Jugé jusqu’au 15 septembre pour fraude fiscale, blanchiment et pour avoir "minoré" sa déclaration de patrimoine en entrant au gouvernement en mai 2012, Jérôme Cahuzac devra s’expliquer. "La question sera de savoir à quoi servait cet argent" qu’on lui remettait en main propre dans la rue lorsqu’il appelait un numéro de téléphone et qu’il donnait le nom de code "birdie".