Procès de l'attentat de Nice : 4 minutes et 17 secondes qui ont plongé la ville dans l'horreur

Publié le 2 septembre 2022 à 17h42

Source : JT 13h Semaine

Le 14 juillet 2016, près de 25.000 personnes étaient réunies sur la promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice.
À 22h33, un camion fou conduit par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel fonçait dans la foule.
Au cours de cet attentat, 86 personnes ont perdu la vie et des centaines d'autres ont été blessées.

Ils étaient venus en famille, entre amis, en couple, pour assister à l'un des plus beaux spectacles qu'offre chaque année Nice. Ce 14 juillet 2016 est devenu, pour ceux qui ont survécu, leur pire cauchemar. Ce jour-là, en 4 minutes et 17 secondes, la ville a basculé dans l'horreur après qu'un camion fou a foncé dans la foule. 

Un an après les attentats de janvier et novembre 2015, le bilan est, encore une fois, lourd : 86 morts dont 15 enfants, des centaines de blessés et des milliers de traumatisés. Les images extraites des caméras de vidéosurveillance et l'exploitation du téléphone du terroriste, après sa neutralisation par la police, ont permis de retracer minutieusement le parcours de l'assaillant avant et pendant l'attaque. En voici le funeste détail.

22h33m54s le camion accélère

C'est le 11 juillet 2016 que Mohamed Lahouaiej Bouhlel est allé chercher ce qui deviendra l'arme de son crime : un camion de 19 tonnes loué jusqu'au 13 juillet. Pendant trois jours, entre le 11 et le 14 juillet, avec l'engin qu'il vient d'acquérir, à pied, ou à vélo, Mohamed Lahouaiej Bouhlel effectue de multiples repérages sur la promenade des Anglais. En quatre jours, il parcourt près de 180 km sur ce site avant de passer à l'action. 

Le 14 juillet, à 22h32m26s, le terroriste au volant de son camion arrive sur la promenade des Anglais. À 22h33m27 secondes, il se trouve sur la route, feux éteints. À 22h33m54s, il passe ensuite sur le trottoir où il circule à une vitesse excessive. Il accélère encore et heurte volontairement des personnes qui s'y trouvent. Il fonce ensuite dans la foule, et fait plusieurs embardées afin de heurter le maximum de piétons. 

Malgré un véhicule endommagé, il continue son action, quitte le trottoir pour éviter une pergola à 22h34m35s puis y revient. Là, il percute un groupe composé de nombreux enfants postés devant un stand de bonbons. Derrière lui, de nombreuses victimes inanimées gisent sur le bitume. 

22h35 plusieurs personnes tentent de le stopper

À 22h35, plusieurs personnes tentent de stopper le forcené dans sa course folle. Alexandre Nigues, devenu un héros depuis, poursuit le camion après l'avoir vu percuter des spectateurs sur le trottoir. Arrivé à hauteur du conducteur, il voit son arme pointée sur lui et prend la fuite. 

Franck Terrier, qui était en scooter, essaie lui aussi de maîtriser le conducteur du poids lourd. Après avoir sauté de son deux-roues, il s'accroche à la cabine du camion, frappe l'homme au volant. Ce dernier lui assène un violent coup de crosse avec son arme de poing et tire à plusieurs reprises en direction de la victime alors au sol. Franck Terrier trouve refuge sous le camion. À 22h35m22s, trois policiers coursent l'engin pour tenter, eux aussi, de mettre fin à cette attaque sanglante, en vain. 

22h37m44s, le terroriste neutralisé

À 22h35m46s, le poids lourd s'immobilise soudainement sur la promenade, à hauteur de la rue du Congrès, où se trouve le casino. Dix policiers font alors feu sur l'homme assis sur le siège conducteur. Les tirs sont nourris pendant une minute et 15 secondes. Le véhicule est encerclé. À 22h37m44s, Mohamed Lahouaiej Bouhlel est neutralisé. 

Dans l'habitacle du camion, les enquêteurs découvriront un pistolet automatique de calibre 7,65, un chargeur de pistolet semi-automatique vide de munition et quatre armes factices : des imitations de fusils d'assaut, une imitation en plastique de chargeur de fusil d'assaut, une imitation de grenade défensive et une imitation de pistolet semi-automatique. L'attentat sera revendiqué par l'État islamique le 16 juillet.


Aurélie SARROT

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