JUSTICE - A l'issue de la première semaine du procès de Patrick et Isabelle Balkany pour fraude fiscale, quatre ans de prison ont été requis contre le maire de Levallois et son adjointe. Lundi 20 mai s'ouvre le second volet du procès, principalement concentré sur les accusations de blanchiment de fraude fiscale et corruption, pour lesquelles ils risquent dix ans de réclusion supplémentaires.
Procès Balkany, acte II. Après une première semaine consacrée uniquement au délit de fraude fiscale, le procès du maire de Levallois et de son épouse - et première adjointe - reprend lundi 20 mai à Paris, pour examiner le reste des charges. Ce sont pas moins de cinq semaines qui seront consacrées aux accusations de blanchiment et de corruption, plus lourdes et bien plus complexes. En raison de subtilités juridiques, notamment concernant l'utilisation de certaines preuves, le tribunal correctionnel a décidé d'examiner ces deux dossiers l'un après l'autre. En plus du couple, quatre autres prévenus seront entendus dans ce second volet du procès.
Déjà quatre ans de prison requis contre les époux
Jeudi 16 mai, au terme d'une semaine riche en frasques de la part de Patrick Balkany, le Parquet national financier a requis quatre ans de prison avec incarcération immédiate contre le principal intéressé, et quatre ans dont deux avec sursis contre Isabelle Balkany. Une peine de dix ans d'inéligibilité a aussi été prononcée contre les deux époux. Dans ce premier dossier, il leur était reproché d'avoir déclaré des revenus amplement sous-évalués entre 2009 et 2014, ainsi que de n'avoir pas payé d'Impôt sur la fortune (ISF) entre 2010 et 2015, malgré des actifs estimés à 16 millions d'euros.
C'est pourtant une enquête pour blanchiment et corruption qui les avait d'abord visés dès 2013, après des révélations de Didier Schuller, un ancien allié politique du couple. Elle avait mené à l'ouverture d'une seconde enquête, pour fraude fiscale, après une plainte du fisc en 2015. Patrick Balkany, entre deux prises de parole intempestives, a reconnu "des fautes". Son épouse en revanche n'a pas pu assister aux débats, étant toujours hospitalisée après une tentative de suicide début mai.
Cinq semaines de procès et six prévenus
Le second volet du procès occupera le tribunal jusqu'au 20 juin, les Balkany encourant cette fois ci jusqu'à dix ans de prison. Ils sont poursuivis pour avoir dissimulé au fisc plus de 13 millions d'euros d'avoirs entre 2007 et 2014, à l'aide de savants montages offshore. Le couple sera ainsi jugé pour "blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée", entre autres. Le cas des deux somptueuses propriétés déjà au cœur du premier volet sera particulièrement étudié : la villa Pamplemousse de Saint-Martin, dont les époux ont longtemps déclaré être simples locataires, et le riad Dar Guycy de Marrakech, dont ils nient toujours être propriétaires.
Outre le couple, quatre autres prévenus entreront en scène : leur fils Alexandre, leur homme de confiance à Levallois Jean-Pierre Aubry, l'ancien avocat Arnaud Claude et le richissime homme d'affaires saoudien Mohamed Al Jaber. Ce dernier est poursuivi pour corruption active, pour avoir réglé une partie du prix de la villa de Marrakech en échange de délais de paiement supplémentaires dans un marché immobilier à Levallois. Ce qui vaut à Patrick Balkany d'être jugé également pour corruption passive. Jean-Pierre Aubry et Arnaud Claude seront jugés pour avoir mis en place les montages opaques qui entourent le riad. Enfin, Alexandre Balkany est accusé d'avoir "couvert" ses parents en souscrivant des baux fictifs. Ouverture de l'audience à 13h30.
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