Procès des attentats de janvier 2015 : des avocats de la partie civile demandent l'audition de Bernard Cazeneuve

Publié le 1 octobre 2020 à 20h02, mis à jour le 2 octobre 2020 à 12h09
Procès des attentats de janvier 2015 : des avocats de la partie civile demandent l'audition de Bernard Cazeneuve

JUSTICE – Plusieurs avocats de la partie civile ont demandé ce jeudi au président de la cour d'assises d'ordonner l'audition de l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ils souhaitent que ce dernier réponde à des questions de sécurité restées à ce jour sans réponse. Vendredi 2 octobre, le président a indiqué finalement qu'il ne serait pas entendu, son témoignage n'apportant rien "à la manifestation de la vérité".

C'est pour répondre aux questions de plusieurs parties civiles que la demande a été formulée. Ce jeudi, alors que l'audience touchait à sa fin et qu'il était question des armes et du volet lillois depuis deux jours, Me Antoine Comte, a pris la parole pour s'adresser à la cour. "La demande que je soumets est portée par l'ensemble des parties civiles que je représente : Mme Verlhac, Mme Honoré, et Mr Pelloux, depuis le début de ces débats". 

Il poursuit : "Ces parties civiles ont eu l'impression qu'une série de questions restaient dans l'ombre, que des lambeaux d'histoire ont été oubliés. Ces lambeaux d'histoire, si je prends les mots de Philippe Lançon, tournent autour de deux questions centrales : les prémices de l'attentat et les conditions de la protection levée de Charlie Hebdo. Ces questions amènent mes clients à demander à votre juridiction de procéder à l'audition d'un politique. Celui qui me vient à l'esprit est le ministre de l'Intérieur, je veux parler de Bernard Cazeneuve"

L'avocat et ses clients formulent cette demande  "pour que l'on comprenne notamment les choses qui ont manqué en janvier 2015". "Je n'ignore pas qu'une enquête parlementaire s'est déroulée sur ces questions. La vérité devant votre juridiction peut être différente", estime l'avocat. Me Szwarc, avocate de la partie civile et  Me Barré , avocate de Maryse Wolinski, s'associent à cette demande précisant que leurs clients se "posent eux aussi beaucoup de questions".

Une autre proposition du parquet

"Le parquet national antiterroriste avait une autre proposition à faire, réagit Jean-Michel Bourles, avocat général. On préférerait plutôt vous proposer que les responsables opérationnels de l'époque soient entendus: un responsable de l'UCLAT (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), un responsable du SDLP (Service de la protection, service de la Police nationale française) "et un responsable du renseignement de la Préfecture de Paris qui avait en charge la protection du bâtiment". Pour l'accusation en effet, ces personnes auraient "plus de choses à apporter". 

Le président indique "qu'il sera répondu à cette demande"  en prenant en compte le planning déjà très chargé de ce procès. D'autant plus qu'une audience a été rajouté ce samedi, pour procéder notamment à l'audition de Farid Benyettou. 

Vendredi 2 octobre, le président de la cour d'assises a répondu par la négative aux avocats de la partie civile. Pour Régis de Jorna, l'audition de l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve n'apportera pas d'éléments nouveaux pour la manifestation de la vérité. 


Aurélie SARROT

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