ASSISES – Au procès des attentats de janvier 2015, les avocats généraux ont débuté ce lundi leur réquisitoire à l'encontre des 14 accusés. Celui-ci doit s'achever mardi.
Qu'ils soient présents dans la salle d'audience ou visés par un mandat d'arrêt, qu'ils comparaissent détenus ou libre pour l'un d'entre eux, tous les accusés jugés depuis le 2 septembre au procès des attentats de janvier 2015 ont, pour les avocats généraux, "leur part de responsabilité dans ce processus mortifère".
Ce lundi 7 décembre, un peu plus de trois mois après le début du procès fleuve des attentats de janvier 2015, les avocats généraux ont débuté leur réquisitoire devant la cour d'assises spéciale de Paris. "Il y a des procès plus que d'autres qui font trembler la voix, qui font que le cœur se serre, des témoignages qui nous font écraser des larmes derrière un masque", a lancé Julie Holveck, première a parlé pour le parquet national antiterroriste.
La magistrate qui était de permanence les 7, 8 et 9 janvier 2025 se souvient avec douleur de tout pendant ces trois jours d'horreur et de traque. Elle cite notamment l'odeur de poudre, "l'amoncellement des corps enchevêtrés dans cette salle de rédaction, le massage cardiaque désespéré à Ahmed Merabet à même le sol, et les quatre victimes à l'Hyper Cacher". "Chacun sait ce qu'il faisait le 7 janvier vers 11h30", a-t-elle rappelé.
"Présent à chaque étape jusqu'à la veille des attaques"
"Charlie Hebdo est un journal de combat, réunissant des pacifistes. Il est devenu un journal de guerre ou plutôt un journal où la guerre a fait irruption (...). Le 7 janvier 2015 a été porté atteinte à la liberté de dessiner, de caricaturer. Ce projet a voulu porter atteinte à la liberté de se moquer", a ajouté l'avocate générale. "Ce fut un tremblement de terre dont nous avons senti les répliques à trois reprises au cours de ce procès", a-t-elle insisté en référence à l'attaque dans les locaux de Premières lignes le 25 septembre 2020, l'assassinat du professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020 et l'attentat de Nice le 29 octobre.
Puis elle a assuré qu'il n'était "pas question de faire payer aux vivants les fautes des morts". "Nous jugeons sans Amedy Coulibaly, sans les frères Kouachi, mais sans les accusés, notre trio mortifère n’était rien", a-telle souligné. Puis avec son binôme, Jean-Michel Burles, ils ont repris un à un les éléments à charge contre les accusés.
"Le rôle même d'Ali Riza Polat se situe bien au-delà de l'association de malfaiteurs terroriste : il est le pivot des préparations des attentats. Il était présent à chaque étape jusqu'à la veille des attaques ", a lâché la magistrate, alors que les faits reprochés au principal accusé, poursuivi pour complicité, seront détaillés mardi.
"Mur tissé de mensonges" et "amnésie"
Jean-Michel Bourlès a de son côté pointé le "mur tissé de mensonges, d’amnésie, d’approximation" des accusés, qui à de rares exceptions sont tous "revenus sur leurs déclarations". Pour les représentants du parquet, "les accusés sont la cheville ouvrière, la base arrière de ce projet, de la petite main à l'homme de main, du lieutenant au commandant, de la petite frappe au voyou patenté, du fou de dieu à l'opportuniste cynique, de l'homme de base besogne à l'homme aux desseins violents".
Les allers-retours dans le Nord ou en Belgique démontrés par la téléphonie notamment, les ADN de certains retrouvés, les échanges physiques ou téléphoniques montrent, pour l'accusation, l'implication de chacun dans l'aide logistique, avec l'achat d'armes ou de véhicules, et financière pour certains aux terroristes.
"Prétendue cécité des accusés"
"Les accusés ont agi en connaissance de cause de l'engagement djihadiste de l'auteur", a estimé Julie Holveck, ironisant sur leur "prétendue cécité". Car pour les avocats généraux, les personnes poursuivies aujourd'hui ne pouvaient ignorer la radicalisation des terroristes et leur adhésion au groupe Etat islamique ou à Aqpa. À deux exceptions près, Christophe Raumal, qui comparait libre et pour qui la qualification terroriste n'a pas été retenue, et Mohamed-Amine Fares, détenu, pour qui le parquet demande qu'elle soit abandonnée. "La connaissance de l’acheteur final par Mohamed Fares a été discutée (...), il subsiste encore des doutes", a admis Jean-Michel Bourlès, avant demander aux juges "d’abandonner la circonstance aggravante de terrorisme le concernant".
Le réquisitoire doit se poursuivre mardi matin, avec le quantum des peines réclamées par le parquet. Suivront les plaidoiries des avocats d'Ali Riza Polat mardi, avant celles des autres avocats dans la semaine. Le verdict, lui, est attendu lui pour le 16 décembre.
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