JUSTICE – L'ancien président de la République François Hollande, cité comme témoin par l'association Life For Paris, doit être entendu mercredi 10 novembre par la cour d'assises spéciale de Paris.
Pour le 42e jour du procès des attentats du 13-Novembre doit se présenter à la barre un homme particulièrement attendu des parties civiles, mais aussi des accusés : cité par l'association de victimes Life for Paris, l'ancien président de la République François Hollande, en fonction au moment des attaques, doit en effet témoigner ce mercredi 10 novembre devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Du chef de l'État ce 13 novembre 2015, le public se souvient de plusieurs visages : d'abord, celui d'un homme heureux assistant au match France – Allemagne, ensuite celui d'un homme soucieux quittant discrètement le Stade de France, puis celui d'un homme bouleversé, dans une brève allocution télévisée, faisant état de la situation et enfin, celui d'un homme grave et désemparé, à quelques mètres du Bataclan. Entre les deux dernières scènes, le Président a été informé que plusieurs terrasses parisiennes ont, elles aussi, été ciblées et que le nombre de morts est élevé. Il ignore alors si les terroristes vont s'arrêter là où s'ils vont poursuivre leurs massacres. Très vite arrivé à la cellule de crise au ministère de l'Intérieur, François Hollande déclare l'État d'urgence, fait fermer les frontières et ordonner de donner l'assaut au Bataclan.
Mais dix mois après les attaques perpétrées dans les locaux de Charlie Hebdo, à l'Hyper Cacher porte de Vincennes et à Montrouge, six mois après l'attentat avorté de Villejuif, trois mois après l'attentat du Thalys, que savait l'ancien chef de l'État des risques qui pesaient sur la France ? Ces centaines de blessés et ces 130 morts auraient-ils pu être évités ? C'est une question que beaucoup se posent.
Des risques identifiés par les enquêteurs
Car on le sait désormais, la menace était réelle et certains risques partiellement identifiés, en témoignent plusieurs documents. D'abord, des notes "confidentiel défense" de la DGSI récemment déclassifiées dans le cadre du dossier des attentats du 13-Novembre révèlent des détails intrigants sur un vieux projet d'attentat visant le Bataclan. Cette menace était apparue en 2009 dans l'enquête menée à Paris sur la mort d'une lycéenne française, le 22 février de la même année, dans un attentat au Caire, attribué par les autorités égyptiennes à un groupe palestinien djihadiste lié à Al-Qaïda, "L'Armée de l'islam".
Les enquêteurs égyptiens avaient recueilli des informations selon lesquelles un Belge, Farouk Ben Abbes, proche des frères Fabien et Jean-Michel Clain, les voix de la revendication des attaques du 13-Novembre, projetait d'attaquer le Bataclan et "une cible israélite" en Seine-Saint-Denis, selon une source proche du dossier. Selon eux, il avait reçu par un proche du mouvement de "L'Armée de l'islam" des instructions pour agir en France avec deux complices.
Une autre note du 13 février 2015, cette fois, fait état du réseau démantelé en janvier en Belgique à Verviers et qui, selon les enquêteurs, préparait un attentat en Europe. À la tête de ce réseau, depuis la Grèce, un djihadiste belgo-marocain notoire originaire du quartier bruxellois de Molenbeek et désormais tristement connu, répondant au nom d'"Abdelhamid Abaaoud".
Par ailleurs, un homme interpellé en août 2015, un certain Reda Hame, recrue en Syrie du coordinateur présumé des attentats du 13-Novembre, Abdelhamid Abaaoud, avait, lui aussi, fait référence à des éléments sans équivoque sur son chef. Resté huit jours avec le groupe État islamique (EI) en juin 2015 en Syrie, Reda Hame avait été formé par Abdelhamid Abaaoud, qui lui a notamment appris à tirer à la kalachnikov. "Si on te passe de quoi t’armer, est-ce que tu serais prêt à tirer dans la foule ?", lui avait demandé Abdelhamid Abaaoud avant qu’il quitte la Syrie, a raconté Reda Hame aux enquêteurs. "Par exemple, imagine un concert de rock", avait ajouté "l’émir".
Enfin, dans une note du 29 septembre 2015, la DGSE détaillait que : "L'État islamique procéderait depuis Raqqa à la création d'une réserve de combattants destinés à commettre des attentats en France".
François Hollande accusé par les terroristes
Alors, la mesure des risques a-t-elle été prise ? Comment le Président va-t-il répondre aux nombreuses questions de la cour et des parties civiles ? Les accusés sauront-ils rester calme lors de sa venue ?
Une semaine après l'ouverture du procès, le 8 septembre dernier, Salah Abdeslam avait déclaré : "On a visé la France, des civils, mais il n'y avait rien de personnel. François Hollande savait les risques qu'il prenait en attaquant l'État islamique en Syrie". Resté étonnamment calme lors de son interrogatoire de personnalité la semaine dernière, le seul survivant des commandos du 13-Novembre parviendra-t-il à ne pas invectiver le président dans l'une des pulsions qu'on lui connait désormais ?
Au cours de l'attaque du Bataclan, le 13 novembre 2015, ses complices s'en étaient pris, eux aussi, devant les otages, au chef de l'État. Un audio de 4 minutes diffusé dans la salle d'audience le 28 octobre dernier faisait état des revendications des terroristes dans le Bataclan. Ces derniers savaient notamment lâché : "Les soldats français et américains bombardent nos frères en Syrie et en Irak. Nous, on est des hommes, on vous bombarde sur terre. On n'a pas besoin d'avions, nous. Vous avez élu François Hollande ? Remerciez-le". Ou encore : "Vous pourrez vous en prendre à votre président François Hollande (…) l’heure de la vengeance a sonné " ; "C’est à lui que vous devez ce massacre et ce n’est que le début".
L'ancien président devra donc apporter des éléments de réponse sur ces éléments.
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