Procès des attentats du 13 novembre : Salah Abdeslam sous-entend qu'il a renoncé à "enclencher" sa ceinture explosive

Publié le 9 février 2022 à 18h47, mis à jour le 9 février 2022 à 23h26
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

Le premier interrogatoire de Salah Abdeslam sur les faits a eu lieu ce mercredi.
Le seul survivant du commando des attentats du 13-Novembre a laissé entendre qu'il avait fait "marche arrière" le soir des attaques.
L'hypothèse d'un dysfonctionnement de sa ceinture explosive est aussi évoquée.

Pendant plus de sept heures, il a répondu distinctement et souvent calmement aux questions à l'occasion de son premier interrogatoire sur les faits. Mais en préambule à l'exercice, Salah Abdeslam, a demandé ce mercredi à faire une déclaration spontanée. 

"Je tenais à dire aujourd'hui que je n'ai tué personne, blessé personne, même une égratignure, assure l'accusé debout le box, chemise blanche, masque blanc sur une barbe brune, cheveux courts plaqués avec du gel. Depuis le début de cette affaire, on n'a cessé de me calomnier. Voilà à partir de quoi on voudrait me juger aujourd'hui. Je constate que dans les affaires de terrorisme, les peines qui sont prononcées sont extrêmement sévères parfois à l'égard de personne qui n'ont blessé ou tué personne. Je comprends que la justice veuille faire des exemples de moi, d’autres personnes." 

Puis il poursuit : "A l'avenir, quand un individu va se retrouver dans un métro, un bus, avec une valise de 50 kilos et qu'il va se dire qu'il veut faire marche arrière, il saura qu'il n'aura pas le droit car sinon on va l'enfermer, l'humilier. Cet individu saura qu'on lui pardonnera pas. Je voulais partager ça avec vous, il y a un autre message que vous envoyez quand vous punissez quelqu'un qui a fait marche arrière."

"Est-ce que je vais aller au bout ou pas ?"

Et c'est sur cette déclaration spontanée que rebondiront plus tard les avocats de la partie civile, l'interrogeant à ce sujet.  Car s'il n'est fait aujourd'hui aucun mystère sur l'adhésion de Salah Abdeslam au groupe État islamique - qu'il revendique - ni sur sa présence aux côtés des auteurs des attentats le 13-Novembre 2015, la question sur ce pourquoi il n'est pas passé à l'action reste sans réponse pour le moment.

Me Cerceau souhaite donc revenir sur ce point. "Vous dites que quelqu'un qui voudrait commettre un attentat pourrait dire que ça ne vaut pas la peine de faire marche arrière puisque, de toute façon, il va prendre le maximum. Que faudrait-il changer pour que ceux qui décident de faire marche arrière y parviennent ?", demande-t-il. "Moi les personnes qui étaient dans les terrasses, j'étais comme eux, je fréquentais les cafés comme ça, bien branchés. J'étais parfumé, bien habillé. Quelqu'un qui va là, il ne va pas s'éclater direct, il va y avoir un moment où il se dit : 'est-ce que je vais aller au bout ou pas ?'", explique l'accusé. Puis Salah Abdeslam argumente son propos. Selon lui, les éventuels futurs candidats aux martyrs, en voyant son cas, la peine qu'il encourt, sa situation carcérale, n'auraient aucune raison de renoncer. "Ça va augmenter la détermination d'autres personnes", assure le seul survivant du commando du 13 novembre. 

Il ajoute ensuite cette phrase, qui surprendra tout le monde : "Nous on est là, on est en prison et on se dit, j'aurais dû enclencher ce truc (la ceinture explosive)". Critiquant à nouveau la manière dont on le traite en prison, son isolement, il poursuit sur sa lancée : "On se dit :'Est-ce que j'ai bien fait de faire marche arrière ou j'aurais dû aller jusqu'au bout ?'"

Une phrase qui laisse à penser que le djihadiste n'a pas eu de dysfonctionnement avec sa ceinture, comme cela a pu être dit, mais qu'il aurait renoncé à se faire exploser le 13 novembre 2015, contrairement son frère Brahim, mort en se faisant exploser au Comptoir Voltaire dans le 11e arrondissement.

"Cela ne change pas fondamentalement les choses"

Invité à commenter ce propos, Arthur Dénouveaux, victime des attentats le 13 novembre 2015 et président de l'association Life for Paris, déclare :  "Deux fois aujourd'hui, que ce soit en propos liminaire ou en réaction à une question d'une avocate de la partie civile, Salah Abdeslam a semblé indiquer qu'il avait renoncé à se faire exploser volontairement. Ce qui pouvait déjà ressortir d'une partie du dossier même s'il a eu des versions contradictoires". 

Pour cette partie civile cet élément, cet élément ne change pas "fondamentalement" les choses. "On savait déjà qu'il n'avait pas tiré, qu'il n'avait pas explosé. On savait aussi qu'il avait enfilé cette veste, emmené des kamikazes en toute connaissance de cause tuer des innocents et qu'ensuite il a préféré se soustraire à la justice qu'aller se rendre. Je pense que cette péripétie qui médiatiquement est peut-être importante ne change pas grand-chose pour les parties civiles et pour le procès", dit-il.

Le prochain interrogatoire de ce Salah Abdeslam est prévu le 1er mars. 


La rédaction de TF1info

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