L'interrogatoire de Mohamed Bakkali a tourné court ce mercredi.Le Belgo-Marocain n'a répondu à aucune question.Il est considéré comme l'un des logisticiens des attentats.
Le président voulait l'interroger sur son rapport à la religion, sur ses relations avec les frères El Bakraoui, sur son parcours jusqu'à la fin de l'été 2015. La liste de questions étaient longues, mais dès le départ, l'accusé Mohamed Bakkali, crâne rasé, barbe taillée sous un masque chirurgical blanc, annonce la couleur : "Je ne suis pas en capacité de répondre aux questions et j'aimerais bien expliquer pourquoi."
Le Belgo-Marocain né en 1987 considéré comme l'un des logisticiens du commando du 13 novembre 2015 poursuit : "J'ai eu un autre procès auquel j'ai été avec beaucoup d'espoir, je me suis expliqué très longuement, j'ai eu une condamnation à laquelle je ne m'attendais pas, ça m'a cassé. "
Accusé d'avoir été le chauffeur qui a ramené à Bruxelles Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats, et Ayoub El-Khazzani, tireur de l'attentat déjoué par des passagers dans le train Thalys le 21 août 2015, Mohamed Bakkali a été condamné dans ce dossier à 25 de prison, en décembre 2020. Il a fait appel.
"Ma Parole est toujours suspecte"
Mohamed Bakkali continue son explication : "Ma parole est toujours suspecte, elle n'a pas de valeur, j'ai eu beau jouer le jeu ça n'a rien changé il y a eu les cinq semaines de parties civiles difficiles à encaisser ça m'a achevé, je n'ai plus la force de me battre ni de m'expliquer". Il conclut : "On me demande de parler de chose qui datent d'il y a plus de six ans, je préfère faire valoir mon droit au silence".
"C'est votre droit le plus absolu, mais je préfère insister un petit peu", commente le président de la cour d'assises spéciale.
"Quoi que je fasse, c'est toujours la même chose. Tout est considéré comme de la ruse. Moi, je peux plus. Depuis le début du procès, on ne voit pas ce que je vis derrière. Je me suis battu, j'ai été condamné à quelque chose que je n'ai pas fait. Je suis en appel, je le sais, mais la réalité, c'est qu'on sait très bien, c'est qu'appel ou pas appel, on continue à me condamner sans preuve", poursuit l'accusé.
Le président ne baisse pas les bas, et tente de convaincre l'accusé. "C'est dommage de ne pas vous expliquer devant une autre juridiction (...) Je connais des dossiers où il y a eu des acquittements après des condamnations", argumente Jean-Louis Périès. "Dans des affaires de terrorisme aussi graves ?", questionne l'accusé.
Le président n'a pas d'exemples sous la main. Il commence ensuite les lectures des déclarations de Mohamed Bakkali faites au cours de ses différents interrogatoires pendant l'instruction. À plusieurs reprises, il tente d'avoir des éléments : "On aurait bien aimé en savoir plus", "on aurait bien aimé avoir vos explications". Comme avec l'accusé Osama Krayem il y a quelques semaines, il n'aura pas plus de succès.
"Monsieur Bakkali, avez-vous peur?"
Idem pour l'avocat général essaie à son tour, mais aucune réponse du Belgo-Marocain, à ses nombreuses questions, notamment sur ses liens avec les frères El Bakraoui, auteurs des attentats de Bruxelles en mars 2022.
Me Chemla, avocat de parties civiles, essaie à son tour. "On peut penser que si vous aviez été bouleversé comme vous l'avez dit par le témoignage des parties civiles, vous devriez avoir au moins des comptes à leur rendre. Certaines sont venues et viennent ici tous les jours à l'audience. Ne vous enfermez pas Monsieur. Ne vous enfermez pas dans l'idée que vous seriez le martyr d'un procès qui vous laisse toute sa place à vous et votre défense". L'accusé se mure dans le silence.
Me Seban, autre avocat de parties civiles, se lance à son tour. "Je voudrais vous demander Monsieur Bakkali si vous avez peur. Peur de ceux qui sont dans le box, de personnes à l'extérieur, de la justice, du regard des victimes ?" Pas de réponse de l'accusé.
Les autres avocats qui l'interrogeront jusqu'à la fin de l'audience n'auront pas plus de succès.
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