Attentats du 13-Novembre : après neuf mois de procès, un réquisitoire sur trois jours

Publié le 8 juin 2022 à 12h35

Source : JT 20h WE

Après neuf mois d'audience, les trois avocats généraux vont requérir à l'encontre des 20 accusés, dont six en leur absence.
Le réquisitoire débute ce mercredi et doit durer jusqu'à vendredi.
Plusieurs accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité, parmi lesquels, Salah Abdeslam.

Trois avocats généraux, trois jours de réquisitions, et des peines qui seront demandées vendredi à l'encontre des 20 accusés. Après neuf mois d'audience, les représentants du parquet national antiterroriste (Pnat) vont tour à tour prendre la parole pour démontrer quelles sont, selon eux, les responsabilités de chacun des accusés jugés depuis le 8 septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris.

L'audience doit débuter à 12h30. Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, avocats généraux, vont tenter de reconstituer le puzzle d'un titanesque dossier, d'abord dans un propos général, puis en développant le cas de chacun des 20 accusés - six d'entre eux, dont cinq hauts cadres de l'organisation État islamique présumés morts en Syrie, sont jugés en leur absence - avant de réclamer des peines à leur encontre vendredi.

Douze encourent la réclusion criminelle à perpétuité

Douze accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité, dont Salah Abdeslam, unique membre encore en vie des commandos qui ont semé la mort au Stade de France à Saint-Denis, sur les terrasses parisiennes, et dans la salle de concert du Bataclan.

Mutique pendant l'enquête, le Français de 32 ans a répondu aux questions pendant le procès, mais sa "vérité" a peiné à convaincre l'accusation.

C'est "par humanité" et pas "par lâcheté", a-t-il expliqué, que lui-même n'a pas tué, renonçant à actionner sa ceinture explosive dans un bar du XVIIIe arrondissement. Celui qui s'était présenté comme un "combattant de l'État islamique" à l'ouverture du procès a finalement versé des larmes lors de sa dernière prise de parole. "Je vous demande de me détester avec modération", a-t-il prié les rescapés et proches des victimes en demandant leur "pardon".

L'accusation, qui a toujours préféré la thèse d'un défaut de fonctionnement de sa ceinture, a mis Salah Abdeslam face à ses contradictions lors de ses interrogatoires.

Outre le principal accusé qui encourt la perpétuité incompressible - une sanction rarissime qui rend très difficile tout aménagement de peine - les avocats généraux requerront contre Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles qui était aussi "prévu" pour le 13-Novembre, et les "bons copains" qui ont aidé Salah Abdeslam pendant sa cavale.

Certains, comme les accusés Farid Kharkhach, qui a fabriqué des faux papiers "sans savoir" qu'ils étaient destinés à la cellule djihadiste, ou Yassine Atar, qui jure n'être lié au dossier que parce qu'il est le frère du commanditaire des attentats Oussama Atar, espèrent que les débats ont fait changer d'avis l'accusation.

Après les réquisitions, la parole sera donnée à la défense à partir du 13 juin. Le verdict est attendu le 29 juin. Plus de 2500 personnes se sont constituées parties civiles dans ce dossier. 


La rédaction de TF1info

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