Procès de Millas : "l'impuissance" des conducteurs du TER face à un impact "inévitable"

Marius Bocquet avec AFP
Publié le 22 septembre 2022 à 6h30
JT Perso
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Source : JT 20h Semaine

Les conducteurs du TER entré en collision avec un car à Millas (Pyrénées-Orientales) en 2017, ont témoigné au procès de la conductrice du bus, ce mercredi.
La femme et l'homme ont fait part de leur "impuissance" face à un "choc inévitable".
Selon la conductrice du TER, la barrière du passage à niveau était baissée lorsque le bus a traversé la voie ferrée.

Les deux conducteurs du TER entré en collision avec un car scolaire à Millas (Pyrénées-Orientales), le 14 décembre 2017, ont témoigné au procès de la conductrice du bus, ce mercredi 21 septembre. Lors de l'accident, six collégiens à bord du car avaient trouvé la mort et 17 avaient été blessés, dont huit grièvement. La conductrice du bus, Nadine Oliveira, 53 ans, est jugée depuis lundi pour homicides et blessures involontaires à Marseille, dont le tribunal dispose d'un pôle spécialisé en accidents collectifs.

"Les barrières étaient fermées, le car arrive une fraction de seconde après. Je le vois pousser la barrière, la tordre, je me dis qu'il va reculer, (…) sauf que je le vois avancer faiblement", a décrit à la barre Marilyn Vandeville, 40 ans, qui était aux commandes du train ayant percuté le car scolaire à un passage à niveau. "Il ne s'est jamais arrêté, il a continué à faible allure, je suis restée sur cette image", a-t-elle ajouté, décrivant son "sentiment d'impuissance". 

"Tout cela se passe très rapidement"

"Barrières fermées ou ouvertes, c'était la même chose, le choc était inévitable", a encore souligné la jeune femme, longue chevelure châtain et veste verte. Un ressenti partagé par le conducteur instructeur qui était à ses côtés dans la cabine, ce jour-là : "Je perçois ce bus sur la droite et je le vois pousser la barrière mais de manière très lente", a témoigné Thierry Madeira, 56 ans. "On était impuissants, on a fait ce qu'on avait à faire", a relevé ce grand homme chauve, avec pudeur. 

"Quand j'ai vu que le bus poussait la barrière, je me suis dit 'qu'est-ce qu'il fait ?', je n'ai pas réfléchi, j'ai actionné le freinage d'urgence", avait expliqué à la barre, juste avant, Marilyn Vandeville. "J'ai sifflé longuement en espérant que le bus accélère et dégage la voie, tout cela se passe très rapidement", a complété la conductrice, alors en formation, qui conduisait pour la troisième fois sur cette ligne de TER reliant Villefranche-de-Conflent à Perpignan.

La barrière était baissée, selon la conductrice du TER

À la question - cruciale pour déterminer la responsabilité de la conductrice du car - de savoir si les barrières du passage à niveau étaient baissées : "Je suis catégorique et affirmative, la barrière était baissée", a martelé Marilyn Vandeville, alors que Nadine Oliveira maintient que la barrière était ouverte. Les expertises techniques menées durant l'instruction concluent que la conductrice du bus a forcé "la demi-barrière fermée dudit passage à niveau alors qu'un train express régional arrivait". 

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Jusqu'à ce que le TER percute le bus, la conductrice du train est restée dans la cabine de pilotage. Son moniteur, lui, a espéré jusqu'au bout que la collision ne se produise pas : "On a crié en même temps", a-t-il relaté. Le second choc interviendra au moment où tous deux comprennent, "avec les sirènes, l'hélicoptère" que le bus n'était pas vide mais rempli d'enfants. "Je ne fête plus Noël comme avant cet accident", a soufflé Marilyn Vandeville.


Marius Bocquet avec AFP

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