JUSTICE - Sept ans après les faits, trois policiers sont jugés pour avoir blessés six personnes lors d'une manifestation à Montreuil. Jeudi, le procureur a requis entre dix mois et trois ans d'emprisonnement avec sursis.
L'utilisation du flash-ball par des policiers lors d'une manifestation à Montreuil en 2009 était-elle justifiée ? Non, selon le procureur de la République, qui a requis jeudi 24 novembre trois ans de prison avec sursis pour l'un des fonctionnaires et dix mois pour les deux autres, assortie d'une interdiction d'exercer (entre 18 mois et 3 ans) et de porter une arme. Ils sont accusés d'avoir blessés six personnes. L'une d'entre-elles, Joachim Gatti, avait perdu son oeil.
Comme le rapporte un journaliste de BuzzFeed sur Twitter, le procureur a expliqué lors du procès au tribunal de Bobigny qu'il n'y avait au moment des faits "ni nécessité, ni légitime défense" et "encore moins de discernement". Selon lui, ils ne doivent "pas bénéficier de peines plus douces parce qu'ils sont policiers". Ce serait même "une circonstance aggravante". "La seule arme de ces manifestants semblait être la parole", a-t-il indiqué.
Procureur: Ds cette affaire, "il y a ni nécessité, ni légitime défense, encore moins de discernement". L'usage du Flashball était "illégale" — David Perrotin (@davidperrotin) 24 novembre 2016
Procureur: Les 3 prévenus ne doivent "pas bénéficier de peines plus douces parce qu'ils sont policiers. C'est une circonstance aggravante" — David Perrotin (@davidperrotin) 24 novembre 2016
Le procès du flash-ball
Mais l'autre procès ce jeudi était aussi celui du flash-ball. Le procureur a notamment évoqué l'imprécision de cette arme. Un peu plus tôt, Aline Daillère, une responsable de l'ONG de défense des droits de l'homme Acat, a pour sa part voulu souligner que ces tirs, ainsi que ceux des lanceurs de balles de défense, faisaient de nombreux blessés.
L'occasion de se rappeler les graves blessures observées auprès de manifestants pendant la contestation contre la loi Travail. De lourds soupçons laissaient supposer que les deux armes pouvaient être à l'origine de la perte d'oeil d'un jeune manifestant rennais, au mois d'avril, et d'un manifestant parisien, en septembre.
Aline Daillère évoque devant le tribunal les blessés au Flash-Ball ou LBD40 #Gatti #Montreuil pic.twitter.com/8Bix98LcxG — David Perrotin (@davidperrotin) 24 novembre 2016
Lors des audiences, qui ont débuté lundi 21 novembre, de nombreux policiers étaient présents pour soutenir leurs collègues. A tel point que le parquet a dû faire sortir tout le monde, pour équilibrer le nombre des soutiens entre les différentes parties. Ceux de la partie civile, étaient par exemple restés dehors,et réclamaient de rentrer, comme le montre les images filmées par une journaliste de l'AFP.
"On veut rentrer" crient les soutiens des parties civiles devant la salle d'audience du procès #Gatti #FlashBall pic.twitter.com/9LCbHLVJ5A — Tiphaine Le Liboux (@LeLibouxTiF) 24 novembre 2016
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