JUSTICE - L'avocat général a requis ce mercredi 7 ans de prison ferme à l'encontre de Nicolas R. 49 ans, et Antoine Q. 40 ans. Ces deux policiers, anciens de la BRI, sont jugés pour le viol dans les locaux du 36 quai des Orfèvres en avril 2014, d'Emily S. touriste canadienne. Les avocats de la défense, plaidant dans la foulée, ont eux pointé du doigt le manque de preuve et de certitudes dans ce dossier.
Ils encourent une peine de 20 ans de réclusion criminelle et seront fixés sur leur sort d'ici quelques heures, jeudi 31 janvier. Ce mercredi, Nicolas R. et Antoine Q. ont écouté les presque trois heures de réquisitoire de l'avocat général Philippe Courroye au terme duquel le représentant du ministère public a requis 7 ans de prison ferme.
Un coup de massue pour ces deux policiers, anciens de la BRI jugés pour le viol d'Emily S. dans les locaux du 36 quai des Orfèvres en avril 2014. Les deux hommes, "bien notés," "félicités par leur hiérarchie", comme l'a rappelé Philippe Courroye, se disent étrangers aux faits qui leurs sont aujourd'hui reprochés et pour lesquels ils sont poursuivis. Et s'ils ont fini l'un comme l'autre par admettre des rapports avec Emily S., d'une forme ou d'une autre, ils étaient selon eux "consentis". Une version à l'opposé de celle de la plaignante qui a toujours parlé de "viol" et "d'actes forcés".
Dans ce "dossier noir", la défense a donc plaidé le bénéfice du doute, ce doute qui doit profiter à l'accusé...
"Aucune trace"
"Vous avez quelqu'un qui devant vous, clame, hurle, à quel point il est innocent et à quel point il n'a rien fait de répréhensible (...) Dans ce dossier le problème c'est que vous n'avez aucun élément matériel objectif qui vient corroborer les déclarations d'Emily S", a insisté Me Marion Grégoire, avocate de Nicolas R.
L'avocate a rappelé la scène telle que décrite par la plaignante. Ces bureaux de la BRI où elle aurait été "trainée", "plaquée", "la tête plaquée contre le bureau". "Vous trouvez que les constatations faites sur les corps de cette femme correspondent à ce qu'elle dénonce ?", a questionné l'avocate. Aucune trace de maintien, aucune trace sur la tête, aucune lésion vaginale ! La lésion sur la grande lèvre ? C'est une petite lésion. Quand on sait ce qu'a pu être la vie sexuelle de Mme Emily S. Avant cette nuit du 22, sans la juger, on sait qu'elle a eu 2 ou 3 rapports, vaginaux, digitaux. Et puis elle vous dit ma tête a été violemment frappée, elle a vue des étoiles, elle n'a ni bleue ni ecchymose..."
Me Grégoire s'est également étonnée que cette femme, qui dit avoir été violée par "3 ou 4 hommes" dans un bureau n'ait entendu aucun bruit derrière, si ce n'est le "clic" d'appareil photo d'un téléphone et le déchirement d'un emballage de préservatif.
Enfin, l'avocate a également dénoncé les nombreux "mensonges" de la plaignante. Une femme qui s'est présentée entre le 22 et 23 avril à plusieurs personnes comme étant policière, celle qui a montré la photo d'un enfant en disant que c'était son fils, celle qui ne dit pas tout de suite à la police qu'elle avait fumé du cannabis le soir des faits...
"Un dossier carencé"
"Ce dossier est bancal, carencé", a enchaîné son confrère Me Schapira, qui défend lui aussi Nicolas R. "On vous demande de ne pas commettre l'irréparable. Mon client, à la suspension, après le réquisitoire, il n'en revenait pas. Il ne pensait pas que l'avocat général pouvait pas requérir une condamnation..."
Comme Me Grégoire, Me Schapira a rappelé les multiples "mensonges" d'Emily S. "Je n'ai jamais vu dans aucun dossier, a fortiori dans un dossier de viol, autant de témoins qui viennent contredire la plaignante", a poursuivi l'avocat. "Emily S., c'est la fabrique du mensonge en elle-même : sa qualité de policier, ses lunettes, pour lesquelles elle donnera plusieurs versions... Devant les magistrats, elle Invente des versions, c'est grave. C'est sa parole qui va envoyer Nicolas R. en prison ? Ça n'est pas possible une telle injustice! Il faut mettre un terme à cette mascarade."
"L'ADN M1, c'est pas un policier"
La défense d'Antoine Q., Me Anne-Laure Compoint, a rejoint ses confrères, dénonçant les "mensonges", mais aussi l'absence de trace sur le corps d'une femme qui affirme avoir été contrainte notamment à "deux fellations" et "trois pénétrations" par trois ou quatre hommes" .
Elle a aussi souligné l'existence de cet ADN M1, jamais identifié. "On ne sait pas à qui est ce sperme retrouvé dans le string d'Emily S. Une chose est sûre il n'est ni à Max R., ni à Zack. Ni à Nicolas R. Ni Antoine Q. Ni Amaury R., Ni Sébastien C."
L'avocate a indiqué que selon les experts, le sperme restait "72 heures. Elle a également rappelé que tous les policiers du 36 quai des Orfèvres avaient subi un prélèvement (plus de 150 au total). "L'ADN M1, ce n'est pas un policier. Ça restera l'inconnu sur lequel Emily S. n'a pas voulu nous éclairer. Ce mystère, je n'en ai pas la clé, vous non plus. Et bien, cette lésion gynécologique, vous allez vous rappelez qu'elle a moins de 48h, et que le sperme a moins de 72h...", a dit l'avocate précisant que la plaignante avait eu quelques aventures lors de son séjour à Paris avec d'autres homme que ceux qui se trouvent sur le banc ces accusés.
"A qui profite le doute ?"
Me Compoint a précisé que "jusqu'aux réquisitions", Antoine Q, était "resté dans la confiance" car il "n'avait rien fait de pénalement répréhensible". "Cet homme m'a toujours dit et il m'a encore dit hier soir : 'J'ai confiance'. Il est calibré pour avoir confiance en les institutions." Elle rappelle que ce petit-fils de militaire, fils et frère de policiers de la BRI, avait été puni administrativement car il avait fait monter une fille dans sa voiture de fonction. "Il a compris ce que lui a dit ce que l'organe disciplinaire", a insisté l'avocate.
"Les certitudes dans ce dossier, il n'y en pas. S'il n'y a pas de certitudes, il y a des doutes. Et le doute il profite à qui ? À l'accusé", a conclu Me Compoint.
L'audience doit reprendre jeudi matin à 9h30. Les accusés, s'ils le souhaitent, prendront la parole. La cour se retirera ensuite pour délibérer avant de rendre son verdict.
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