Procès du vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres : devant sa femme en pleurs, l’ex-policier réaffirme qu'il est "innocent"

Publié le 10 mars 2017 à 19h50
Procès du vol de cocaïne au 36, quai des Orfèvres : devant sa femme en pleurs, l’ex-policier réaffirme qu'il est "innocent"

JUSTICE - Sophie, la femme de Jonathan Guyot, soupçonné d'avoir volé une cinquantaine de kilos de cocaïne en juillet 2014 au 36, quai des Orfèvres, a été interrogée ce vendredi par le tribunal. Poursuivie notamment pour recel, la prévenue a répété s'être retrouvée dans "cette affaire" sans n'avoir jamais "demandé rien à personne". Son mari, lui, continue de clamer son innocence.

Elle l'a dit à la barre : elle aimerait, à l'issue du procès, "quitter la salle et ne plus avoir de doutes". Sophie, la femme de Jonathan Guyot, ex-brigadier et voleur présumé d'une cinquantaine de kilos de cocaïne en juillet 2014 au 36, quai des Orfèvres, est jugée comme son mari depuis mardi et jusqu'au 17 mars prochain devant le tribunal correctionnel de Paris. Agée de 37 ans aujourd'hui, elle est, de son côté, poursuivie pour "recel et tentative de blanchiment d'argent en espèces provenant de délit d'offre ou cession non autorisées de stupéfiants et destruction de preuves". 

"Faire le ménage"

Pourtant, Sophie était loin d'imaginer pouvoir se retrouver un jour dans une telle affaire. Elle et Jonathan se sont rencontrés en 2005, se sont mariés en 2010 et ont eu leur petit garçon en 2013. Sophie Guyot n'est pas de la police, elle travaillait jusqu'en juin 2014 et depuis sept ans dans une PME qui vend des cartouches d'encre. 

"Cette affaire", comme elle l'appelle, elle s'est retrouvée dedans sans n'avoir "rien demandé" à personne. Le 31 juillet 2014, elle avait rejoint son mari gare de Lyon à Paris avec leur fils de 1 an. De là, la famille prend la direction de Perpignan, pour les congés d'été, mais aussi à l'occasion du mariage de la sœur de Jonathan, le 2 août, jour où le brigadier des stups sera interpellé. 

"Je n'ai pas assisté à l'arrestation à proprement parler", précise-t-elle. Au moment d'embrasser sa femme, Jonathan Guyot lui dit d'appeler un autre flic pour "faire le ménage". "C'était cauchemardesque. Quand il me demande de faire le ménage, je ne sais pas ce que ça veut dire", insiste Sophie Guyot ce vendredi, entre deux sanglots. 

Intermédiaire entre son mari et diverses personnes

Les investigations ont permis de démontrer que Sophie Guyot avait joué le rôle de "messagère", notamment entre son mari et diverses personnes de son entourage. Dans les mois qui ont suivi l'arrestation de l'ex-brigadier, Sophie Guyot aurait notamment demandé à une personne qu'elle revendique la propriété des 16.000 euros retrouvés dans le sac à dos de Jonathan le jour de son arrestation. Puis, elle aurait été complice de la destruction, en les jetant dans le lac de Créteil, de sacs contenant des milliers d'euros en septembre 2014…  "Jonathan m'a dit que c'était l'argent des tontons" (informateurs dans le langage policier), poursuit Sophie Guyot.  

L'épouse a cru son mari. "Concernant la cocaïne, Il m'a juré a plusieurs reprises que ce n'était pas lui. Il a dit que c'était une cabale contre lui. Il paraissait tellement sincère", dit la prévenue.

"J'avais juste envie de mourir"
Sophie Guyot

Sophie Guyot sera finalement été interpellée en janvier 2015. Evoquant ses auditions en garde à vue, le président commente : "Quand on connaît tout cela, il n'y a rien qui lui sert (à Jonathan Guyot ndlr). Tout a été dit". L'épouse a en effet raconté aux enquêteurs tout ce que son mari lui avait alors demandé de faire, avant d'être écroué. 

Interrogée sur ses conditions de détention, la prévenue, en larmes, indique que "c'était l'horreur". "J'ai rien à voir avec ce monde-là. J'étais sous Xanax. J'avais juste envie de mourir". Elle ajoute que c'est son petit garçon qui lui a permis de tenir. 

"Pour moi, c'était un super flic"

Libérée après quelques jours en  détention provisoire, Sophie Guyot affirme être toujours "très fragile". "Cet homme là, ce n'est pas l'homme que j'ai épousé, lâche-t-elle. La jeune femme dit avoir dit 'oui' à "un super flic", quelqu'un de droit". "C'est quand j'ai lu l'ordonnance que j'ai pris connaissance de tous les éléments à charge contre lui (Jonathan Guyot)",  poursuit la jeune femme très éprouvée. 

Me Yves Leberquier, avocat de Sophie Guyot,  demande ensuite au voleur présumé s'il dirait encore aujourd'hui à sa femme, comme il l'a fait par le passé, qu'il est "innocent". "Oui", répond le prévenu sans hésiter. L'avocat enchaîne : "Est-ce que vous êtes d'accord pour ne dire que la vérité ? Vous la devez à Sophie", qui a passé quatre jours en détention provisoire. "Si j'avais une responsabilité, je lui aurais dit la vérité". "Elle l'a depuis le départ, je n'ai pas sorti cette drogue", affirme Jonathan Guyot. "Je suis tellement ému que si j'étais coupable, je vous jure que je l'aurais dit".

L'audience est suspendue. Elle reprendra mardi 14 mars, à 13h30.

Ripoux et cocaïne ?Source : Sept à huit
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Aurélie SARROT

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