En juillet dernier, Michel Platini et Sepp Blatter, accusés d'escroquerie, avaient été acquittés par le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, en Suisse.Ce jeudi, le ministère public suisse a fait appel de cet acquittement des anciens présidents de l'UEFA et de la Fifa.
Michel Platini n'en a peut-être pas fini avec la justice. L'ex-patron de l'UEFA avait été acquitté en juillet dernier en compagnie de l'ancien président de la Fifa dans une affaire d'escroquerie. Ce jeudi, le parquet suisse a annoncé faire appel auprès de la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral et "demandé l'annulation total du jugement de première instance", a fait savoir le ministère public dans un communiqué.
Pressenti en 2015 pour devenir le patron du football mondial, Michel Platini n'avait finalement pas pu diriger la Fifa après la révélation de cette affaire. Il était accusé d'avoir "obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de deux millions de francs suisses", une histoire dans laquelle était aussi mêlé Sepp Blatter. Pourtant, le contrat signé en 1999 pour que le triple Ballon d'Or conseille Sepp Blatter convenait d'une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.
L'escroquerie "pas établie avec certitude" en première instance
Les deux hommes ont alors justifié le versement d'un tel montant par un salaire annuel d'un million de francs suisses en faveur du Français, après un "accord de gentlemen" oral et sans témoins convenu entre eux, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat. Pour l'accusation, il s'agissait plutôt d'une "fausse facture". Michel Platini "valait son million", a rétorqué Sepp Blatter devant les magistrats, au cours des deux semaines de procès qui ont suivi six ans d'enquête.
Dans ses réquisitions, le procureur Thomas Hildbrand avait souligné la contradiction avec le contrat de 1999, le contraste avec les pratiques habituelles de l'instance, et avait exhumé des rapports d'audit de la Fifa. Même si l'organisation de Zurich avait payé un million de francs suisses à Platini dès 1999, elle aurait encore eu "plus de 21 millions de francs de trésorerie", avait rappelé le magistrat.
Le tribunal a toutefois balayé cet argument comptable, jugé plausible le récit des deux accusés, et estimé que l'escroquerie n'était "pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude", appliquant donc le principe selon lequel le doute doit profiter à la défense. Le parquet fédéral suisse avait annoncé dès juillet dernier son intention de faire appel de l'acquittement.
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