Un gastroentérologue qui travaillait à l'Hôpital français d'Hanoï devait être jugé à partir de ce lundi à Paris.L'homme âgé de 60 ans est accusé de viols sur des mineurs commis entre 2011 et 2013.Il ne s'est pas présenté au procès et est "manifestement en fuite", a constaté le président de la cour.
Il filmait et photographiait ses jeunes victimes pendant l'acte sexuel. Un médecin français accusé d'avoir violé plusieurs adolescents vietnamiens entre 2011 et 2013 à Hanoï, où il travaillait comme gastroentérologue à l'Hôpital français, devait être jugé devant les assises de Paris à partir de lundi. Problème : le prévenu, qui comparaissait libre, ne s'est jamais présenté au procès.
Le médecin est "manifestement en fuite", a constaté le président de la cour, Franck Zientara, ajoutant qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt. Ce n'est pas la première fois que le prévenu fait faut bond. En mars dernier, il ne s'était pas présenté à un interrogatoire en amont de son procès, qui devait alors avoir lieu deux mois plus tard. Un premier mandat d'arrêt avait alors été délivré, conduisant à son arrestation deux semaines plus tard dans les Pyrénées-Orientales.
Ecroué, il avait ensuite comparu devant un juge des libertés et de la détention (JLD) parisien qui avait décidé de le remettre en liberté sous contrôle judiciaire. Son dernier pointage à la gendarmerie remonte au 5 octobre. "Depuis cette date, M. Larroque n'a plus donné de nouvelles", a relevé le président, ajoutant qu'il était formellement recherché depuis la mi-octobre.
Un signalement fait en 2013
Neuf victimes, âgées d'une quinzaine d'années au moment des faits, se sont constituées parties civiles et ont été reconnues, en grande partie, sur les images tournées par l'accusé. Plusieurs autres victimes ont été recensées sans pouvoir être identifiées.
Pendant l'enquête, Olivier Larroque, 60 ans, a contesté tout acte de contrainte et demandé, en vain, la requalification des faits en recours à la prostitution de mineurs.
C'est un signalement adressé à l'ambassade de France au Vietnam début 2013 qui a déclenché les investigations. Une association locale y rapportait les témoignages d'enfants des rues âgés de 13 à 15 ans accusant ce médecin de les avoir contraints à des actes sexuels. Une carte mémoire SD, dérobée par un de ces adolescents et jointe au courrier, contenait des dizaines de vidéos et de photographies mettant en scène des relations sexuelles entre de jeunes garçons asiatiques et Olivier Larroque.
Une enquête a alors été ouverte en France, conduisant à l'arrestation de M. Larroque en juillet 2013 à l'Hôpital français d'Hanoï, où il travaillait depuis fin 2011. Expulsé vers la France pendant l'été 2013, il était interpellé à sa sortie d'avion. Menées avec les autorités vietnamiennes et s'appuyant notamment sur le matériel informatique saisi chez l'accusé, les investigations de l'Office central pour la répression des violences aux personnes ont permis de recueillir les témoignages de neuf adolescents.
Le procès se poursuit sans l'accusé
Olivier Larroque aurait abordé ses proies aux abords d'un lac d'Hanoï où gravitent des enfants vagabonds, les aurait fait venir dans un hôtel ou à son domicile et aurait abusé d'eux devant l'objectif de son appareil photo. Il leur donnait ensuite 100.000 dongs, soit 4 euros au moment des faits.
Confrontés à ces témoignages, M. Larroque avait nié toute contrainte, disait ignorer l'âge de ses accusateurs et s'était décrit comme un simple client de prostitués dans un pays où les barrières morales liées aux relations avec les mineurs seraient abolies. La juge d'instruction a considéré que l'accusé avait bien exercé une contrainte morale sur ces jeunes garçons en proie à une grande misère, en profitant de son statut d'homme riche et occidental.
"La justice a eu tort de lui faire confiance", a réagi auprès de l'AFP Me Emmanuel Daoud, qui représente l'ONG End Child Prostitution and Trafficking (Ecpat), partie civile au procès, s'étonnant de la remise en liberté de mars.
Se rangeant à l'avis d'autres parties civiles et de l'avocat général, la cour a décidé que l'accusé devait toutefois être jugé en son absence, même si la défense espérait un renvoi. Les débats, prévus jusqu'à vendredi, se tiennent à huis clos conformément à la demande des avocats des plaignants vietnamiens.
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