Au procès Lelandais, le portrait tout sourire d'Arthur Noyer placé face à l'accusé

Publié le 3 mai 2021 à 12h59, mis à jour le 3 mai 2021 à 15h09

Source : TF1 Info

JUSTICE - Le procès de Nordahl Lelandais, poursuivi pour le meurtre du caporal Arthur Noyer en avril 2017, s'est ouvert ce lundi devant la cour d'assises de la Savoie à Chambéry. Les parents de la victime ont déposé dans la salle un portrait de leur fils.

La semaine dernière, ils s'étaient dits "prêts", en "mode guerrier" pour cet événement qui réveillera sans doute, au cours des huit jours, d'audience des souvenirs douloureux. Ce lundi matin, quelques minutes avant l'ouverture du procès de Nordahl Lelandais pour le meurtre d'Arthur Noyer devant la cour d'assises de Savoie à Chambéry, les parents de la victime ont déposé un portrait de leur fils dans la salle d'audience. Cécile et Didier Noyer ont placé la photo du jeune caporal de 23 ans en face du box de l'accusé sans doute pour provoquer chez ce dernier des réactions, voire, l'inciter à dévoiler les informations qu'il gardait encore pour lui.

Et le portrait choisi n'est pas anodin. Il s'agit en effet du même cliché que celui présenté au public et aux proches au cours des obsèques médiatisées du jeune homme membre du 13e Bataillon de chasseurs alpins de Savoie, le 7 septembre 2018. L'image montre Arthur Noyer tout sourire, les yeux brillants et portant une chemise à carreaux. 

Nordahl Lelandais ne s'attarde pas sur la photo

Selon les journalistes présents dans la salle, Nordahl Lelandais, une fois dans le box, a balayé la salle du regard mais ne s'est pas attardé sur le portrait pourtant en face de lui. Cheveux poivre et sel et fine barbe sous son masque, athlétique sous sa chemise bleu ciel, il a ensuite énoncé son identité d'une petite voix avant que le jury ne soit constitué.

Placé en garde à vue dans l'affaire Noyer en décembre 2017, deux semaines après sa mise en examen  pour le meurtre de la petite MaeLys à Pont-de-Beauvoisin en Isère, Nordahl Lelandais a dans un premier temps nié toute implication dans cette tragédie. Confronté à plusieurs éléments du dossier le mettant en cause, notamment son véhicule de marque Audi ou la téléphonie, il a finalement reconnu avoir pris en stop le jeune caporal qui était alors alcoolisé. Nordahl Lelandais a affirmé ensuite que le caporal lui avait porté un coup et qu'il avait rétorqué par plusieurs coups qu'il a qualifiés lui-même de "très violents". 

Selon l'accusé, le jeune homme inanimé serait tombé au sol. Il aurait ensuite constaté son décès, puis placé dans la voiture avant de le "faire glisser" sur un bord de route.  Comme dans l'affaire Maëlys, l'accusé récuse toute intention de tuer, une version que n'ont pas retenue les juges d'instruction, qui l'ont renvoyé pour homicide volontaire. Mais ils ont exclu, faute de preuve, une préméditation retenue préalablement lors de sa mise en examen pour assassinat. Les parents du caporal sont eux convaincus qu'il y a bien eu préméditation dans l'acte commis par celui qu'ils ne désignent jamais par son nom, mais qu'ils appellent "l'autre", ou "l'assassin". 

Le verdict est attendu autour du 12 mai. L'accusé encourt trente ans de réclusion criminelle.

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La rédaction de TF1info

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