Procès Merah : pour la partie civile, Abdelkader est la "tête pensante" des actes commis par son frère Mohamed

par Aurélie SARROT Aurélie Sarrot
Publié le 27 octobre 2017 à 17h30, mis à jour le 27 octobre 2017 à 18h24
Procès Merah : pour la partie civile, Abdelkader est la "tête pensante" des actes commis par son frère Mohamed

JUSTICE – AU 20e jour du procès d'Abdelkader Merah et Fettah Malki, les avocats des parties civiles ont repris la parole. Leurs plaidoiries se poursuivront lundi matin.

Ce live est à présent terminé. 

L'AUDIENCE REPRENDRA LUNDI A 10 HEURES

AUDIENCE SUSPENDUE

PLAIDOIRIE DE MAITRE CECHMAN

 

Me Cechman est l'avocate de Lyor, né le 14/11/94 à Lyon. Lyor n'est pas venu au procès . "S'il était venu, il vous aurait parlé de ce matin infernal. Le 19 mars 2012 quand il était élève à Ozar Hatorah. Qu'il s'est levé à 6h30 comme tous les matins comme il est interne. Qu'il est allé prier comme tous les matins"

 

"Attention, Attention, il y a quelqu'un dans l'école qui tire". 


"Lyor a entendu un ou deux coups de feu sur sa droite, Il a vu ensuite deux  corps d'enfants sur sa droite. Il n'a pris que l'enfant le plus proche de lui, il l'a tiré jusqu'à l'entrée de l'internat. Alors qu'il le tenait dans ses bras, il s'est aperçu que l'enfant avait pris deux balles dans la tête et que des veines sortaient de son front. Il l'a pris et déposé dans la synagogue et a demandé qu'on aille chercher la petite fille'. 

Puis Lyor et d'autres ont essayé de ranimer les deux enfants.  "j'avais le gout du sang dans la bouche", dira-t-il à son avocate. 

 

"Lyor à cette époque était un enfant qui sauve un autre enfant, un gosse qui sait qu'une vie est indispensable en ce monde  Lyor, dans ses nuits, dans ses jours, il vit, il survit, il est incapable de prendre une décision". 

 

Me Cechman rappelle que Lyor a été agressé quelques années après la tuerie d'Ozar Hatorah. Dans un train il s'est fait traiter de "sale juif". 

 

Puis elle continue, sur les accusés. "Le salafisme radical n'est pas une croyance religieuse mais bien une idéologie criminelle qui avance dans l'ombre. Regardez dès 2011 ce qu'Abdelkader Merah a fait. Tout ses agissements font partie des actes préparatoires à une idéologie criminelle. C'est une idéologie criminelle avec un projet. Abdelkader Merah est un converti salafiste". 

Elle regarde l'accusé Abdelkader Merah :"Vous en étiez le commanditaire, il en était le bras armé ". 

 

Puis elle poursuit : "Si nous sommes dans un procès historique vous pouvez par votre action souveraine rebâtir, construire le droit, le peuple français vous l'implore.  Faites-le pour les morts mais aussi et surtout pour les vivants"

 

Puis conclut : "Le Dr Cedile nous a expliqué le phénomène de sublimation. Je lui ai demandé :"Que se passerait-il si le sujet réalisait qu'il était dans l'erreur"

Elle m'a répondu "mais il ne peut pas concevoir qu'il est dans l'erreur, il est tellement habité de certitudes sur sa religion mais ce n'est pas une religion, c'est un combat, une guerre". 

AUDIENCE SUSPENDUE 5 MINUTES

NOUVELLE PLAIDOIRIE

 

Un avocat des parties civiles qui  défend un élève de l'école Ozar Hatorah vient de plaider. 

Le jeune homme s'appelle Zachary, comme tous les élèves scolarisés à Ozar Hatorah en 2012, il est traumatisé à vie. 

L'ancien élève de l'école Ozar Hatorah, s'est fait tatouer sur le bras gauche la date du 19 mars 2012 en chiffres romains. 

PLAIDOIRIE D'UN AVOCAT DE LA FENVAC


Un avocat de la Fenvac a pris la parole. Pour lui, "Il n'y a pas un loup solitaire mais trois loups solidaires : Mohamed Merah Abdelkader Merah, Fettah Malki". 

 

"Quand on vend une arme à n'est pas anodin. Comment peut-on croire que Fettah Malki a fréquenté un terroriste sans le savoir? 

Mohamed Merah avait besoin de l'intelligence de son frère , il a été la tête pensante et Mohamed le bras armé. Mohamed Merah a appliqué à la lettre tout ce que lui a appris Abdelkader Merah". 

 

"Les familles des victimes ont du se préparer à ce procès depuis cinq ans" rappelle l'avocat soulignant leur "dignité" aujourd'hui, malgré la douleur et le chagrin. 

SUITE DES ¨PLAIDOIRIES DES AVOCATS DES PARTIES CIVILES


Les avocats des parties civiles ont repris leurs plaidoiries peu après 14 heures ce vendredi. A la barre actuellement Me Casubolo Ferro avocat de l'AFTV (association française des victimes du terrorisme). 

Lui a précédé un avocat de la LICRA (Ligue Internationale contre le racisme et l'antisémitisme). 

AUDIENCE SUSPENDUE


L'audience est suspendue, elle reprendra à 14 heures. 

PLAIDOIRIE DE MAITRE TAMALET 

 

 

Me Tamalet est l'avocat d'Albert Chennouf. Il  Me Tamalet a parlé d'Abel Chennouf, de son enfance, son parcours, jusqu'à sa mort, le 15 mars 2012 quand il a été assassiné par Merah

Il a parlé de cet OPEX en Afghanistan en 2012, de laquelle Abel Chennouf était revenu très fier. 

 

Puis il a parlé de l'accusé. Pour lui, Abdelkader Merah est le "porte-parole du mal absolu" et la tête pensante des actes commis par son frère. 

 

Il est aussi "le seul qui n'a manifesté aucune étincelle d'humanité" pendant ce procès

PLAIDOIRIE DE MAITRE PICARD

 

Me Picard est l'avocat de Katia et Abel Chennouf. Le 15 mars 2012, leur fils, Abel Chennouf, militaire âgé de 25 ans, a été abattu par Mohamed Merah. Il a rappelé comment le 15 mars 2012, Albert Chennouf avait allumé la radio, et entendu que 3 soldats étaient morts. Au même moment, son autre fils l'a appelé: "Papa, allume la télé, il y a du grabuge à Montauban". Tous ont tenté d'appeler Abel, en vain. Ils ont compris qu'ils ne le reverraient plus jamais"? 

 

Albert et Katia regrettent de ne pas avoir pu se rendre à Montauban alors qu'Abel les avait conviés

 

Lors de la fermeture du cercueil, Albert à dit à son fils Abel: "va mon enfant, dors en paix, je saurai pourquoi tu as été assassiné." Depuis Albert et les autres n'ont cessé de traquer la vérité " . Entre temps, ils ont pensé à mettre fin à leurs jours, dévastés par le chagrin.

 

 

Me Picard a également évoqué longuement l'un des accusés, Abdelkader Merah. "Pendant sa garde à vue Abdelkader Merah a dit avoir pensé qu'il s'agissait à 90% qu'il s'agissait d'un acte islamiste". 

Il ajoute: "Abdelkader Merah a souvent menti à la cour. Il ne reconnaît pas cette cour ni la justice. Il ne reconnaît que les lois éditées par son Dieu, ses lois propagées par sa doctrine extrêmiste"

 

"Les victimes nous ont accompagnés tout le long de ce procès. Je suis certain qu'un ne nous quitteront pas une fois celui-ci terminé" a conclu Me Picard. 

l'audience vient de reprendre après une suspension de quelques minutes. 

PLAIDOIRIE DE ME DUBREUIL

 

Me Dubreuil est l'avocate d'Albert et Katia Chennouf. Le 15 mars 2012, Abel Chennouf, militaire âgé de 25 ans a été tué par Mohamed Merah. "Lumineux", "passionné de foot", Abel Chennouf attendait un enfant avec sa femme Caroline. Un enfant qui est né après sa mort et qui a été baptisé Eden. 

 

Me Dubreuil a raconté comment Abel Chennouf avait sauvé des vies avant qu'on ne lui vole la sienne, sans qu'il ait vu son fils

Eden est né en mai 2012, deux mois après la mort de son père. L'enfant a une grave pathologie aux yeux consécutive au choc in utero, quand Caroline Chennouf a appris la mort de son conjoint. 

La famille Chennouf mène aujourd'hui un nouveau combat : guérir cet enfant qui a déjà été opéré plusieurs fois. 

PLAIDOIRIE DE MAITRE SERFATI

 

Me Serfati, avocate des parties civiles a été la première à plaider ce matin. Elle défend les intérêts d'une mère et son fils. Ils vivaient en face de l'école Ozar Hatorah. 

Le 19 mars 2012, Françoise était chez elle et son fils à la synogogue. 

"Leur histoire est racontée pour la 1ere fois" a-t-elle dit. 

Françoise et son fils ont vu, le 19 mars 2012, les corps sans vie de Jonathan, Arié et Gabriel Sandler. Ils ont entendu des coups de feu. 

Ils ne se sont jamais considérés comme des victimes. Pour eux les victimes étaient les blessés et les morts. 

Pourtant Françoise a eu une rupture de l'aorte suite au choc. Son fils a été traumatisé. 

Françoise a été opérée plusieurs fois. Entre la vie et la mort pendant des mois, elle a survécu mais ne se remettre jamais, comme son fils 

L'audience a reprise ce vendredi vers 9h50. 


Les avocats des parties civiles ont continué à plaider ce matin. 

En cette quatrième semaine de procès, mercredi fut le jour des larmes. Celui où les proches des victimes, frères, sœurs, parents, amis, camarades, ont parlé de ceux qu'ils aimaient, de leurs souvenirs, puis de ce jour où tout a basculé. 

Jeudi, les avocats de ces familles à jamais endeuillées ont pris le relais. Là encore, l'émotion a été forte. Au fil des heures, les noms d'Imad Ibn-Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Loïc Liber, Jonathan Sandler, Arié Sandler, Gabriel Sandler, et Myriam Monsonego ont résonné salle Voltaire. 

 

Ce vendredi, les noms de ces militaires, père de famille et enfants, de 5, 3 et 8 ans, ont à nouveau résonné avec de nouvelles plaidoiries des avocats des parties civiles. 

Les  plaidoiries des avocats des parties civiles devraient s'achever lundi matin, selon le planning annoncé par le président. L'accusation prendra ensuite la parole. Puis à Naïma Rudloff , avocate générale, succèderont les avocats de la défense. Les accusés, qui, s'ils le souhaitent, prendront une dernère fois la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer. 


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