Procès Lelandais : "Ce n'est pas l'homme que j'ai connu"

A.S avec Thibault Malandrin, à Grenoble
Publié le 1 février 2022 à 14h00

Source : JT 20h WE

Vanessa, l'ex petite amie de Nordahl Lelandais, a témoigné ce mardi matin.
Devant la cour d'assises de l'Isère, elle est revenue sur leur relation.
Au départ tout allait bien...

Elle a été la première à venir à la barre ce mardi. Longs cheveux blonds, Vanessa, 34 ans, est revenue sur la relation qu'elle a entretenue avec Nordahl Lelandais. C'était il y a huit ans. 

La jeune femme raconte avoir rencontré l'accusé "par une connaissance". Tous les deux avaient alors une passion commune pour les malinois. La relation a duré de décembre 2013 à juillet 2014. 

"On a habité ensemble fin mai 2014. Ça s'est bien passé au début et puis après, on apprend les caractères l'un de l'autre. Moi, je sortais d'un divorce. Au début, on se voyait beaucoup à l'extérieur avec les chiens. On n'était pas du genre à rester enfermé. Il était là, devant moi, marrant. Oui, j'ai succombé au charme. C'était une question de feeling. Il me faisait rire. Il me montrait son bon côté, moi aussi. C'est normal au début d'une relation. J'ai succombé", détaille-t-elle. 

Sado-masochisme et vidéo

À l'époque de leur rencontre, Nordahl Lelandais avait une microentreprise de dressage de chiens. Vanessa élevait à cette époque son enfant, âgé de 3-4 ans. Elle était alors "vendeuse à domicile de sex-toys". "Je suis très libre sur le sujet, explique le témoin.  En revanche, quand j'ai découvert qu'il m'avait filmée et avait diffusé la vidéo sur un site porno, ça, non".  Vanessa raconte qu'il arrivait qu'elle ait les yeux bandés lors de leurs rapports. Elle pense que c'est à ce moment que l'accusé la filmait à son insu. Elle explique avoir porté plainte après la diffusion de la vidéo sur des sites X puis précise que la plainte a été classée sans suite faute de preuves.

"Qu'avez-vous ressenti en découvrant ces vidéos? ", lui demande-t-on. "Un viol, répond le témoin. Le nombre de vues explosait. Même si on ne voyait pas mon visage, j'avais honte. Savoir que tant de gens ont vu mon sexe. J'appelle ça un viol interactif." Vanessa indique qu'elle avait des tatouages, visibles quand elle était en maillot de bain et craignait d'être ainsi reconnue. Après cet événement, "la colère" s'empare d'elle, elle ressent "beaucoup de dégoût", un non-respect de la femme". 

Interrogé sur les vidéos postées sur des sites pornographiques, Nordahl Lelandais assure que Vanessa savait qu'elle était filmée. En revanche, il refuse de répondre à la question de savoir si elle était au courant de leur diffusion sur un site pornographique.

En pleurs, son ex-compagne parle ensuite des menaces reçues au moment de l'évocation de leur rupture. "Il m'a prise par le bras et m'a emmenée dans la chambre. Il m'a bien secouée et m'a jetée sur le lit. Il a fait semblant de donner un coup de tête et s'est arrêté à 50 cm de ma tête".

Elle poursuit : "Je ne savais pas quoi faire pour le calmer alors je ne sais pas pourquoi, je l'ai pris dans mes bras. On est sorti avec les chiens. Et quand on est rentré, il voulait un rapport. Je lui ai dit non. Il m'a dit que si je ne voulais pas, il trouverait sans problème une pute."

Il m'a maltraitée une fois, mais pas deux
Vanessa, a partagé la vie de Nordahl Lelandais entre 2013 et 2014

Vanessa dit être allée voir le médecin. "J'avais une tendinite au coude. Je n'ai pas porté plainte, ça aurait servi quoi ? Moi, je voulais juste que ça s'arrête. Heureusement, il a arrêté de me faire chier. J'ai récupéré mon fils et je n'ai plus eu de nouvelles", explique la jeune femme, rappelant aussi qu'elle n'avait jamais été contrainte lors des rapports. "Il m'a maltraitée une fois, mais pas deux" précise-t-elle. 

Vanessa a aussi été enceinte de Nordahl Lelandais. Elle a décidé d'avorter. "Il aurait bien aimé le garder, mais c'était trop tôt dans la relation. Il a compris ma décision." 

L'avocat général, Jacques Dallest, lui demande son sentiment l'interroge sur cet homme capable de tuer à la fois un homme de 23 ans et une fillette de 8 ans. "De l'incompréhension. Comment il en est arrivé là. Je n'ai pas d'explications. On parle de stupéfiants mais moi, à cette époque-là, je ne le fréquentais plus", dit-elle. Elle conclut par ces mots :  "Ce n'est pas l'homme que j'ai connu".


A.S avec Thibault Malandrin, à Grenoble

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