Le procès de l'accident de Millas (Pyrénées-Orientales), qui a coûté la vie à six enfants en 2017, s'ouvrait ce lundi 19 septembre.La conductrice du bus scolaire a maintenu, entre deux sanglots, que la porte du passage à niveau était ouverte.
Tout au long de cette première journée de procès, la conductrice du car scolaire qui a percuté un train à Millas (Pyrénées-Orientales) s'est défendue de toute imprudence, lors de l'ouverture du procès, ce lundi 19 septembre. Le 14 décembre 2017, six collégiens trouvaient la mort et 17 étaient blessés, dont huit grièvement. La prévenue encourt cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende pour homicides et blessures involontaires.
Seule à la barre, Nadine Oliveira, 53 ans, comparaît dans la grande salle du tribunal de Marseille qui dispose d'un pôle spécialisé pour les accidents collectifs. Ainsi, la prévenue est restée durant une grande partie de l'audience comme prostrée, tête baissée, une boîte de mouchoirs près d'elle. Tandis que Céline Ballerini, la présidente du tribunal, la questionne sur les circonstances du franchissement du passage à niveau, la quinquagénaire explique revoir la scène avec précision. "Tout était levé, tout était éteint, il n'y avait pas de signal sonore, j'ai engagé le bus ..." À ces mots, elle fond en larmes avant de reprendre son témoignage.
Une conductrice qui se décrit comme "prudente et consciencieuse"
"Après, je reprends de la vitesse, je me réveille par terre avec plein de cris", a-t-elle conclu. Derrière elle, sur les bancs des parties civiles, des dizaines de parents et proches d'enfants décédés ou blessés, lors de l'accident, l'écoutent. "Vous souvenez-vous d'avoir vu le train, qui était rouge, arriver ?", renchérit à nouveau la présidente. "Non", assure Mme Oliveira qui continue de se décrire comme une conductrice "prudente et consciencieuse" toujours prête à étudier ses parcours en amont. Au moment des faits, elle était habituée à emprunter ce même trajet au moins six fois par jour. Elle n'avait jamais été confrontée au passage d'un train.
La conductrice a-t-elle forcé la barrière du passage à niveau en ramenant vers la commune de Saint-Feliù-d'Avall un groupe de 23 adolescents ? Telle est la question au cœur des débats depuis ce lundi. Le car "faisait sa manœuvre et il ne s'est pas arrêté. La barrière, elle a été poussée tranquillement, comme si on la poussait à la main", a témoigné le passager d'un véhicule qui était arrêté de l'autre côté du passage. Selon lui, les barrières étaient bel et bien baissées ce jour-là. Même son de cloche du côté des enquêteurs qui estiment que sur le plan technique, l'hypothèse d'un passage à niveau fermé est la plus probable. Pourtant, la majorité des témoignages, dont ceux de certains enfants, atteste du contraire. De son côté, Nadine Oliveira continue de nier. Le procès devrait se poursuivre jusqu'au 7 octobre et le jugement devrait être rendu, quant à lui, avant Noël.
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