Attaque de Condé-sur-Sarthe : ce que l'on sait de Michaël Chiolo, le détenu radicalisé qui a poignardé deux surveillants

Publié le 6 mars 2019 à 8h40, mis à jour le 6 mars 2019 à 8h56

Source : Sujet JT LCI

ATTAQUE - Un détenu radicalisé a poignardé deux surveillants mardi matin, les blessant grièvement. Il a été interpellé par le Raid en fin de journée. Converti à l'islam en 2010, cet ancien marginal condamné à trente ans de prison pour séquestration suivi de mort était considéré comme très dangereux par les experts psychiatres.

Deux blessés graves : tel est le bilan de l'attaque à la prison ultra sécurisée d'Alençon/Condé-sur-Sarthe, mardi, dont le parquet antiterroriste de Paris s'est immédiatement saisi. A l'origine de ce drame : Michaël Chiolo, détenu radicalisé qui purgeait une peine de 30 ans de réclusion criminelle, finalement interpellé par le Raid en fin de journée. Il a été légèrement blessé. Sa compagne, avec laquelle il s'était retranché, est, elle, décédée des suites de ses blessures.

Détenu de droit commun, Michaël Chiolo, 27 ans, est considéré comme "radicalisé en prison", selon une source policière. Suivi par le renseignement pénitentiaire et inscrit au fichier pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il n'était cependant pas détenu dans le quartier pour radicalisés ouvert en septembre, d'après FO.

"Risque de récidive violente "

Né en Moselle le 11 juillet 1991 Michaël Chiolo était un garçon "intelligent, très cultivé", sans formation ni profession, "devenu un peu vagabond" après avoir coupé les ponts avec sa famille, selon son ancienne avocate, Me Pauline Brion,

Selon l'enquête, il est désocialisé depuis l'âge de 17 ans et en fuite de son foyer quand il est arrêté en avril 2012 pour le meurtre de Roger Tall, un ancien résistant dont il convoitait le coffre-fort.

Avec un complice, originaire comme lui de Saint-Avold (Moselle), il est condamné en décembre 2015 en appel à Nancy pour avoir étouffé cet homme de 89 ans, ancien cheminot rescapé des camps nazis. Ce dernier avait été séquestré et "momifié" à son domicile près de Metz en 2012. 

Pour l'expert psychiatre, Michaël Chiolo présente un "trouble de la personnalité grave de type dissociale", sur lequel les psychothérapies sont "sans effet". "Risque de récidive violente majeure" et "grande dangerosité", note-t-il.

Une compagne rencontrée en prison

Converti à l'islam en 2010 sous le nom d'Abdel-Karim, le détenu purgeait une peine de réclusion criminelle pour arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme, et d'un an d'emprisonnement pour apologie publique d’acte de terrorisme. Il était libérable en 2038. 

En novembre 2015, alors qu'il était déjà incarcéré à Mulhouse dans l'attente de son jugement en appel, Michaël Chiolo avait été condamné à un an de prison ferme pour apologie d'actes terroristes. Il avait mimé les attaques qui ont fait 129 morts à Paris et Saint-Denis en scandant "Bataclan !" dans la cour de la maison d'arrêt. Une vingtaine de détenus s'étaient alors prêtés à ce funeste jeu, mais Michaël C. avait été considéré comme le meneur, notamment par l'influence qu'il exerce sur ses codétenus d'après les surveillants.

Selon Me Pauline Brion il a rencontré sa compagne "en prison et ils projetaient de se marier". "Il avait écrit à quelqu'un après sa conversion pour qu'on lui trouve une épouse", a-elle indiqué à l'AFP.


La rédaction de TF1info

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