JUSTICE - Un policier noir insulté mardi 2 juin par des participants à la manifestation pour Adama Traoré à Paris a déposé plainte, indique le préfet de police Didier Lallement.
Une séquence saisissante qui témoigne de la tension actuelle. Dans une vidéo capturée lors de la manifestation de soutien à Adama Traoré et largement reprise sur les réseaux sociaux depuis, on voit un fonctionnaire de police, membre de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC), casqué et impassible face à des manifestants scandant "vendu" à son encontre.
Ce policier noir officiait lors de la manifestation devant le nouveau palais de justice de Paris lorsqu'une femme s'en est pris verbalement à lui. Ce jeudi 4 juin, on apprend qu'il a décidé de porter plainte.
Son calme et sa dignité sont un exemple qui nous honore
Didier Lallement à propos du fonctionnaire de police insulté
Dans un message publié sur le compte Twitter de la préfecture de police de Paris, le préfet Didier Lallement a apporté son soutien au fonctionnaire de police. "Soutien total au fonctionnaire de la PP qui a fait l'objet de propos abjects lors de la manifestation du 2 juin. Il a porté plainte et je m'y associe. Son calme et sa dignité sont un exemple qui nous honore", écrit-il. "Il n’y a pas de race dans la police, pas plus que de racisés ou d’oppresseurs racistes. Il y a des fonctionnaires qui s’engagent pour la liberté, l’égalité et la fraternité et cela au quotidien !"
Le préfet de Police porte plainte. Ni privilégiés ni racisés, des policiers avant tout, qui doivent être respectés. pic.twitter.com/hkVPj5Fq0C — Préfecture de Police (@prefpolice) June 4, 2020
La mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans tué lors de son arrestation à Minneapolis, a remis sur le devant de la scène la question des violences et du racisme dans la police partout dans le monde, et notamment en France. C'est ainsi que le comité Adama Traoré, du nom de ce jeune homme noir décédé en 2016 après une interpellation par des gendarmes, a fait un parallèle entre les deux affaires, appelant à un rassemblement de soutien mardi devant le tribunal de Paris.
Ce rassemblement, interdit par la préfecture de police et qui s'est majoritairement déroulé dans le calme avait réuni près de 20.000 personnes, selon la préfecture de police de Paris. Seule la fin de la manifestation a été émaillée d'incidents sporadiques : jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, incendies, manifestants sur le périphérique... A Clichy, les vitres d'un poste de police municipale ont été brisées par des manifestants. Dix-huit personnes ont été interpellées en raison de ces incidents.
Le lendemain, l'organisation ce la manifestation a été signalée à la justice, a indiqué une source policière, à l'AFP. "Le préfet de police a fait un article 40 auprès du parquet suite à la manifestation d'hier soir", a déclaré cette source. Il revient désormais au procureur d'apprécier les suites à donner à ce signalement.
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