Un chirurgien a tenté de vendre une radiographie d'une femme blessée au Bataclan le 13-Novembre 2015.Depuis les révélations dans la presse ce week-end, il a annulé depuis l'enchère.La victime se réserve le droit d'intenter une action en justice.
Il y a eu cette terrible photo de la fosse publiée au lendemain de l'attaque sur les réseaux sociaux. Il y a eu les fausses victimes qui ont tenté de toucher des indemnités. Il y a eu le vol de la porte décorée par Banksy en hommage aux personnes blessées ou décédées. Puis, il y a eu cette vente aux enchères, révélée ce week-end dans la presse, d'une radiographie du bras d'une rescapée qu'un médecin de l'hôpital Georges Pompidou a tenté de vendre aux enchères.
Alors que le procès des attentats du 13-Novembre est en cours, ce dernier événement a bouleversé les victimes et plus particulièrement celle concernée par le cliché médical préopératoire. "Ma cliente, a été extrêmement choquée par la démarche mercantile du Professeur Masmejean", a affirmé Me Elodie Abraham, avocate de cette femme qui souhaite garder l'anonymat, ce lundi.
"Ce médecin, non content de violer le secret médical de cette patiente, a jugé bon de décrire sur le site de vente en ligne, la vie privée de cette jeune femme, la rendant ainsi parfaitement identifiable", ajoute-t-elle.
Ni "regret", ni "empathie"
Me Elodie Abraham affirme dans son communiqué que le médecin "ne semble pas avoir pris la mesure de son acte puisqu'il n'a pas hésité à prendre contact dimanche, avec la victime, pour se justifier sans manifester le moindre regret, ni la moindre empathie à son égard".
Me Abraham fait par ailleurs savoir que sa cliente "fait confiance aux Institutions et Autorités compétentes pour engager toutes poursuites tant disciplinaires, que pénales afin que de tels actes ne soient plus envisageables à l'avenir". Elle ajoute que celle-ci "se réserve bien entendu la liberté de s'associer à ces procédures, afin que l'exemplarité des sanctions soient à la hauteur de la gravité de la violation et du mépris manifesté par ce médecin, mais aussi afin de réaffirmer la confiance qui doit présider à toutes relations entre les patients et leurs soignants."
"Un acte scandaleux"
Le patron de l'AP-HP Martin Hirsch avait annoncé suice à ces révélations que les hôpitaux de Paris allaient saisir la justice, dénonçant un "acte scandaleux". Selon Mediapart, la radio était mise en vente pour la somme de 2776 dollars.
Ce lundi, Rémi Salomon, président de la commission médicale de l'AP-HP, exprime sur Twitter "au nom de l'ensemble des communautés médicale et universitaire de l'AP-HP" sa "plus vive indignation" et "condamne" ces actes.
Le message que nous avons adressé hier soir avec le président de la conférence des doyens de santé d'Ile-de-France le Pr Bruno Riou à la communauté médicale de l'APHP. pic.twitter.com/J5BoJS84E8 — Rémi Salomon (@RemiSalomon) January 24, 2022
Depuis la médiatisation de l'affaire, le chirurgien a reconnu les faits auprès du site d'investigation, expliquant l'avoir fait "dans une vocation pédagogique" et a retiré depuis l'offre. Assurant "s'être posé la question d'un point de vue éthique", il reconnait "l'erreur" de ne pas avoir demandé l'autorisation à la patiente opérée.
Les associations de victimes du 13-Novembre "Life for Paris" et "Fraternité et Vérité" avaient aussi dénoncé ce week-end "la bêtise et la cupidité" du médecin, et rappelé que cet "acte odieux" demeurait "isolé et non représentatif" du travail des professionnels de santé.
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