SUITES - Au lendemain du rassemblement en mémoire d'Adama Traoré organisé à Paris le 2 juin, le préfet de police a signalé au procureur de la République l’organisation et la tenue de la manifestation qui avait été interdite.
Le préfet de police de Paris a signalé mercredi à la justice l'organisation d'une manifestation interdite, qui a rassemblé au moins 20.000 personnes à l'appel du comité de soutien à la famille d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après une interpellation, a indiqué une source policière. "Le préfet de police a fait un article 40 auprès du parquet suite à la manifestation d'hier soir", a déclaré cette source à l'AFP.
Il a bien été reçu par le procureur de la République, il est actuellement à l’analyse, indique le parquet à LCI. Il appartient désormais au magistrat d’ouvrir, ou pas, une enquête pour engager des poursuites à l’encontre d'Assa Traoré et des organisateurs de la manifestation.
Le préfet de police a fait un signalement (article 40) au procureur pour engager des poursuites à l'encontre des organisateurs de la manifestation #AdamaTraore devant le tribunal judiciaire hier à Paris. Le signalement est actuellement à l'analyse au parquet de Paris ( @LCI ). — William Molinié (@WilliamMolinie) June 3, 2020
L'article 40 impose à "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit", "d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs", selon le code de procédure pénale.
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Mardi matin, la préfecture de police (PP) avait annoncé que cette manifestation n'était pas autorisée en raison de l'état d'urgence sanitaire, qui proscrit tout rassemblement public de plus de dix personnes. Elle n'avait en outre "fait l'objet d'aucune déclaration préalable". La PP estimait également que "la tonalité de l’appel à manifester relayé par les réseaux sociaux laissait craindre que des débordements aient lieu sur un site sensible".
La fin de la manifestation a été émaillée d'incidents sporadiques dans le 17e arrondissement de la capitale : jets de projectiles, tirs de gaz lacrymogènes, incendies, manifestants sur le périphérique... Dix-huit personnes ont été interpellées en raison de ces incidents et les dégâts ont été estimés à un million d'euros.