FAIT DIVERS - Quatre députés LaREM ont été visés jeudi par des menaces ou des actes à leur permanence ou au domicile de leur famille. Des plaintes ont été déposées.
Après la contestation dans la rue, les intimidations. Quatre députés LaREM ont été la cible jeudi de manifestants à leur permanence ou au domicile de leur famille, au huitième jour d'une mobilisation contre la réforme des retraites.
"Aujourd'hui, une quarantaine de syndicalistes et Gilets jaunes ont manifesté devant le domicile de mes parents et se sont introduits sur le site de l'entreprise de ma soeur. La ligne rouge a été franchie. Rien ne justifie la violation des sphères privées et familiales", a tweeté Anne-Laure Cattelot (Nord).
Dans un communiqué, elle évoque des personnes "très agressives", notamment issues de la CGT dont des cheminots, de Sud Rail et "quelques Gilets jaunes", soulignant avoir "toujours eu à coeur de défendre le droit de grève".
Aujourd'hui, une quarantaine de syndicalistes et gilets jaunes ont manifesté devant le domicile de mes parents et se sont introduits sur le site de l'entreprise de ma soeur. La ligne rouge a été franchie. Rien ne justifie la violation des sphères privées et familiales. pic.twitter.com/9c2B3K0KAP — Anne-Laure Cattelot (@ALCattelot) December 12, 2019
Condamnations et soutiens
L'élue a reçu de nombreux soutiens sur le réseau social, dont le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, qui a dénoncé un acte "inqualifiable, injustifiable, inacceptable", ou le chef de file des élus LaREM Gilles Le Gendre qui a pointé de "détestables tentatives d'intimidation".
Soutien total @ALCattelot S’attaquer physiquement, menacer l’entourage, entrer par effraction c’est tout sauf le débat démocratique. C’en est la négation la plus absolue. C’est dénier le droit de penser différemment. Inqualifiable, injustifiable, innaceptable. pic.twitter.com/ztbN1WnvKo — Marc Fesneau (@MFesneau) December 12, 2019
Pour le président de l'Assemblée, Richard Ferrand (LaREM), "les intimidations, les atteintes à la sphère privée des parlementaires sont des pratiques intolérables dans une grande démocratie".
Les intimidations, les atteintes à la sphère privée des parlementaires sont des pratiques intolérables dans une grande démocratie. L’exercice du mandat doit se faire sans entrave. Notre porte est toujours ouverte pour le dialogue et la négociation. Total soutien à @ALCattelot . https://t.co/4jMDroTxhW — Richard Ferrand (@RichardFerrand) December 12, 2019
"Depuis plus d'un an, des barrières ont sauté : on s'en prend aux députés, à leur permanence et pire encore à leur domicile privé. On s'attaque à leur famille. C'est inacceptable et antidémocratique", a aussi déploré son prédécesseur François de Rugy.
Depuis plus d’un an, des barrières ont sauté : on s’en prend aux députés à leur permanence et pire encore à leur domicile privé. On s’attaque à leur famille. C’est inacceptable et anti-démocratique. Totalement soutien à @ALCattelot https://t.co/Q4lyLTfcKF — François de Rugy (@FdeRugy) December 12, 2019
"Le niveau de violence dans notre pays est devenu insupportable. S'en prendre aux parents d'une parlementaire est proprement minable", a aussi dénoncé le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, Xavier Bertrand (ex-LR), estimant que "rien ne peut justifier la violence".
Le niveau de violence dans notre pays est devenu insupportable. S’en prendre aux parents d’une parlementaire est proprement minable. Tout mon soutien à @ALCattelot et à sa famille pic.twitter.com/KljYj40PBE — Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) December 12, 2019
La permanence de l'élu de la Vienne, Sacha Houlié, à Poitiers a également été visée. Le député a indiqué à l'AFP que 50 personnes s'étaient introduites dans sa permanence, dont "des membres de la CGT" et "des membres autonomes cagoulés".
Selon l'élu, ils ont posé des autocollants, coupé l'électricité et fait "quelques dégâts matériels". Sa collaboratrice a été "choquée" et a fait une crise d'asthme en raison des fumigènes.
Le député @SachaHoulie dénonce une intrusion menaçante d’une cinquantaine de syndicalistes et militants ce matin dans sa permanence de #Poitiers et se dit ouvert au dialogue sur les retraites. La police est sur place pic.twitter.com/zm3MAu5aDB — faitsdivers86 (@NRCP_POITIERS) December 12, 2019
A Quimper, la "marcheuse" Annaïg Le Meur (Finistère) a dénoncé dans un communiqué une "inadmissible tentative d'intrusion" dans sa permanence de "groupes de manifestants, dont certains Gilets jaunes". "Des individus ont tenté d'enfoncer la porte alors que ma collaboratrice se trouvait seule dans les locaux. L'intervention des forces de police après de longues minutes a permis de rétablir le calme. Par ailleurs, des dégradations ont été constatées dans les parties communes de l'immeuble", écrit-elle, en annonçant son intention de porter plainte.
Aujourd'hui, à Quimper, des manifestants contre la réforme des #retraites ont tenté de s’introduire violemment dans ma permanence. Seule l'intervention des forces de police a permis de rétablir le calme. Je condamne ces agissements et je dépose plainte. pic.twitter.com/NqRL5CZE5S — Annaïg Le Meur (@AnnaigLeMeur_AN) December 12, 2019
Philippe Chalumeau (Indre-et-Loire) a pour sa part vu sa permanence badigeonnée de peinture rouge. Des députés de la majorité avaient déjà été visés par des menaces et dégradations dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, ou après le vote en faveur de la ratification du traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada (Ceta).