Manifestations : pour le préfet de police de Paris, "les interpellations préventives, ça n'existe pas"

par M.L (avec AFP)
Publié le 23 mars 2023 à 13h09

Source : Sujet JT LCI

Mis en cause sur l'encadrement des manifestations contre la réforme, le préfet de police de Paris a répondu aux critiques.
Il affirme qu'aucune interpellation n'est réalisée "préventivement" et que les forces de l'ordre interviennent seulement "pour contenir et réprimer les exactions".
"Nous continuerons à interpeller", a-t-il avancé.

Alors que les forces de l'ordre essuient une pluie de critiques depuis quelques jours, le préfet de police de Paris Laurent Nunez a défendu leur action. "Les interpellations préventives, ça n'existe pas", a-t-il affirmé jeudi sur RTL, en réponse aux avocats, magistrats et responsables politiques qui accusent les policiers de "gardes à vue arbitraires" lors des manifestations contre la réforme des retraites. 

Alors qu'un nouveau cortège intersyndical est prévu dans l'après-midi dans la capitale, Laurent Nunez a fait valoir que les huit précédentes manifestations s'étaient "bien passées". Les forces de l'ordre étaient "à distance" tout en ayant "une grande réactivité" face aux "éléments radicaux", a-t-il détaillé, "pour contenir et réprimer les exactions, nous sommes très déterminés"

En cas de "gestes extrêmement limites", "la police doit rendre des comptes"

Interrogé ensuite sur les "cortèges sauvages" non déclarés qui chaque soir depuis une semaine parcourent les rues de Paris en brûlant des poubelles ou du mobilier urbain, le préfet les a qualifiés de "phénomène de violences urbaines". Il a justifié les interpellations réalisées lors de ces rassemblements en évoquant "des groupements en vue de commettre des violences" : "Les interpellations préventives, ça n'existe pas. Nous continuerons à interpeller", a-t-il assuré. Mardi, dans un communiqué, la Défenseure des droits avait notamment "alerté sur les conséquences d'interpellations qui seraient préventives", se disant "préoccupée" et "inquiète". Laurent Nunez avait lui déjà défendu qu'il n'y avait "pas d'interpellations injustifiées" à Paris. 

Le préfet de police a également affirmé jeudi que si des "gestes" sont reprochés à des policiers, il demandait à chaque fois "un rapport". "A minima, il y a une enquête administrative et l'IGPN (police des polices)" peut intervenir "en judiciaire", a-t-il pointé, assurant que "quand il y a des gestes extrêmement limites, la police doit rendre des comptes"

Quelque 12.000 policiers et gendarmes, dont 5.000 à Paris, sont mobilisés pour la 9e journée de protestation contre la réforme jeudi, l'un des plus importants dispositifs mis en œuvre depuis le début de la contestation. 

Mardi à Paris, 70 personnes majeures ont été placées en garde à vue, selon le parquet de Paris. Parmi elles, 38 ont vu leur procédure classée sans suite, neuf ont été convoquées devant un délégué du procureur de la République, trois devaient passer en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, deux autres doivent être jugées en comparution immédiate jeudi après-midi. Les suites judiciaires pour deux autres personnes sont toujours en cours d'examen et 16 autres ont vu leur garde à vue prolongée. Mercredi soir, trois personnes ont été placées en garde à vue.


M.L (avec AFP)

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