Jeudi 23 mars, une femme qui manifestait contre la réforme des retraites à Rouen (Seine-Maritime) a eu le pouce arraché.Ce mardi, au lendemain de la saisine de l'IGPN par le parquet de Rouen, la victime a déposé plainte pour "violences ayant entraîné une infirmité permanente avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique".
Les images la montrant au sol, grièvement blessée, ont fait jeudi le tour des réseaux sociaux. Le 23 mars dernier, Doris G., accompagnante d'élèves en situation de handicap et mère de deux enfants, participait à la manifestation contre la réforme des retraites à Rouen. Tout d'un coup, elle a senti quelque chose sur son épaule, entendu une explosion et avoir ressenti une énorme douleur à la main.
La quadragénaire a eu le pouce arraché dans des circonstances qui restent à éclaircir. Dès jeudi, le parquet de Rouen avait ouvert une enquête sur ces faits et l'avait confiée à la sûreté départementale. Les investigations ont finalement été confiées lundi à la police des polices. "De nouveaux éléments ont été portés à la connaissance du parquet de Rouen au sujet des circonstances dans lesquelles une manifestante a été gravement blessée à la main jeudi dernier. Il en résulte la probabilité que ces blessures aient été causées par l’explosion d’une grenade lacrymogène. Dans ces circonstances, le parquet de Rouen a décidé ce jour de saisir l’IGPN des suites de cette enquête", a informé lundi soir le procureur de la République Frédéric Teillet.
Plusieurs vidéos et un morceau de grenade
Au lendemain de cette annonce, Me Julia Massardier, l'avocate de Doris G., informe TF1info que sa cliente a déposé plainte ce mardi pour "violences ayant entraîné une infirmité permanente avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique".
Me Massardier nous précise que sa cliente avait été entendue vendredi, à sa sortie du bloc opératoire, par les enquêteurs de la sûreté départementale, alors chargée des investigations. "Les premières questions qui lui ont été posées par les enquêteurs de la sûreté départementale étaient de savoir comment avait été organisée la manifestation de jeudi à Rouen et avec quel genre de personnes. C'est assez original comme façon de procéder quand on va voir une victime sur son lit d'hôpital !", commente-t-elle.
L'avocate nous précise qu'un témoin lui a indiqué avoir récupéré "un débris qui semble s'apparenter à un morceau de grenade lacrymogène MP7 et qui est taché de sang". "Ces grenades sont susceptibles de faire un certain nombre de dégâts, c'est déjà arrivé. C'est peut-être cette grenade qui a arraché le doigt de Doris G. ce jour-là", ajoute l'avocate.
Me Massardier a récupéré des témoignages de personnes qui se trouvaient près de la victime au moment des faits ainsi que des photos et des vidéos. Des auditions vont être menées.
Doris G., elle, est toujours hospitalisée. "Elle ne devrait pas sortir avant plusieurs jours au moins et elle pourrait être réopérée", nous indique son avocate.
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