Jeudi 23 mars à Rouen, une femme qui participait à la manifestation contre la réforme des retraites a eu le pouce arraché.La victime, âgée d'une quarantaine d'années, a été prise en charge par les secours.Le parquet de Rouen qui avait ouvert une enquête dès jeudi a saisi lundi l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN).
Dans quelles circonstances cette femme a eu, jeudi dernier, le pouce arraché pendant la manifestation contre la réforme des retraites organisée à Rouen (Seine-Maritime) ? C'est ce que cherche à savoir le parquet, qui, après avoir ouvert une première enquête le jour des faits et l'avoir confiée à la sûreté départementale de la ville, a annoncé lundi soir avoir saisi de ces faits l'IGPN, la police des polices.
"De nouveaux éléments ont été portés à la connaissance du parquet de Rouen au sujet des circonstances dans lesquelles une manifestante a été gravement blessée à la main jeudi dernier. Il en résulte la probabilité que ces blessures aient été causées par l’explosion d’une grenade lacrymogène. Dans ces circonstances, le parquet de Rouen a décidé ce jour de saisir l’IGPN des suites de cette enquête", a ainsi expliqué Frédéric Teillet, procureur de la République.
Cette enquête judiciaire est donc la 18e depuis la première journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites en janvier. Dimanche, sa directrice, Agnès Thibault-Lecuivre, avait annoncé un chiffre de 17, précisant que "ce chiffre est par définition évolutif".
La victime voulait "exprimer pacifiquement son opinion"
La victime, accompagnante d'élèves en situation de handicap (AESH) et mère de deux enfants, a été opérée dans la nuit de jeudi à vendredi au CHU de Rouen. "Elle présente deux blessures, dont une qui la prive définitivement de son doigt, et est encore très choquée par les événements", nous indiquait Me Julia Massardier, son avocate vendredi.
"Elle souhaite rappeler qu'elle n'a fait qu'exprimer pacifiquement son opinion. Alors qu'elle se trouvait parmi les manifestants, elle a senti une pression à l'épaule droite, puis entendu une explosion et finalement ressenti une douleur très vive à la main, insistait la robe noire. Elle se décidera à tête reposée sur les suites qu'elle entend donner à tout cela" avait-elle ajouté.
Des vidéos et des photos exploitées
Les investigations se poursuivent. Des auditions sont en cours. Plusieurs vidéos et photos, dont plusieurs ont déjà été diffusées sur les réseaux sociaux, ont été remises aux enquêteurs.
Dès jeudi, une source syndicale présente au moment de l'accident avait indiqué que la quadragénaire aurait été blessée par une grenade de désencerclement.
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