Depuis la mi-mars, près de 1400 personnes ont été placées en garde à vue après des violences en marge de manifestations contre la réforme des retraites.Que deviennent ces personnes interpellées ? Combien d'entre elles ont été relâchées ? Combien ont été poursuivies et condamnées ?Le 20H de TF1 fait le point sur les procédures en cours.
Depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, c'est l'une des images les plus marquantes : le porche de la mairie de Bordeaux ravagé par une colonne de flammes, incendié après la manifestation du 23 mars. Parmi les personnes interpellées ce soir-là, un jeune homme de 25 ans a reconnu les faits. Mis en examen samedi dernier puis placé en détention provisoire, il risque jusqu'à dix ans de prison. Ce jour-là, les forces de l'ordre ont procédé au total à 14 interpellations dans la capitale girondine, qui ont toutes donné lieu à des suites judiciaires. Mais qu'en est-il dans le reste du pays ?
1346 gardes à vue en dix jours
Entre le 16 mars, jour auquel l'exécutif a décidé de recourir au 49.3 pour adopter son texte, et le 25 mars, 1346 personnes ont été placées en gardes à vue sur l'ensemble du territoire, en marge des manifestations contre la réforme. Pour 195 d'entre elles, des poursuites devant le tribunal judiciaire ont été engagées, mais on ne connaît pas encore le nombre et la nature des condamnations qui en ont découlé.
Par ailleurs, 158 personnes interpellées ont écopé de mesures alternatives, comme des avertissements. Pour le reste des gardés à vue, certaines enquêtes sont toujours en cours. À Albi par exemple, trois élus syndicaux et deux manifestants sont soupçonnés d'avoir incendié des poubelles contre le portail de la préfecture du Tarn lors d'une mobilisation le 16 mars. Ils seront jugés vendredi en comparution immédiate, a appris l'AFP ce jeudi. D'autres enquêtes ont été classées sans suite.
Plus récemment, lors de la 10e journée de mobilisation contre la réforme à l'appel de l'intersyndicale, mardi 28 mars, 201 personnes ont été interpellées dans l'ensemble du pays, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en fin de soirée. L'AFP a aussi appris ce jeudi soir qu'un homme a été condamné à un an de prison pour avoir attaqué mardi un policier en marge d'une manifestation à Épinal, dans les Vosges. L'homme, qui était jugé en comparution immédiate également pour des faits d'outrages, rébellion et destruction, a été condamné "à 12 mois de prison avec mandat de dépôt", a indiqué le procureur de la République.
Critiqué par des avocats, magistrats et responsables politiques qui déploraient des "gardes à vue arbitraires" lors des manifestations, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, avait assuré, la semaine passée, que "les interpellations préventives, ça n'existe pas". "Nous continuerons à interpeller", avait-il déclaré.
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TF1 Info