Le conducteur du véhicule, blessé samedi dernier à Paris par des tirs de policiers après un refus d'obtempérer, a été mis en examen ce jeudi.Il est notamment poursuivi pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique".Il a été placé en détention provisoire.
La procédure suit son cours. Après une longue garde à vue, le conducteur du véhicule qui a refusé d'obtempérer à une interpellation des forces de l'ordre, samedi 4 juin à Paris, a été mis en examen, ce jeudi 9 juin. Il est poursuivi des chefs de "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", "récidive de refus d'obtempérer aggravés", "récidive de conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire" et "récidive de conduite sous l'empire d'un état alcoolique".
Toujours dans un état grave après avoir été blessé au cours des faits, le suspect a été placé en détention provisoire sur son lieu d'hospitalisation.
Une passagère décédée
Pour rappel, le suspect est soupçonné d'avoir refusé d'obtempérer au moment où des policiers à VTT ont voulu contrôler deux fois son véhicule, samedi dans le 18e arrondissement de Paris. Les fonctionnaires ont fait feu, l'ont atteint au niveau du thorax, et touché sa passagère, assise à l'avant, à la tête. Cette dernière est décédée le lendemain des faits. Deux autres personnes, également dans le véhicule, sont, elles, rescapées de l'accrochage au cours duquel neuf balles ont été tirées.
Plus tôt ce jeudi, l'avocat de l'homme de 38 ans, Me Ibrahim Shalabi, avait souligné que les occupants de la voiture n'étaient pas recherchés et que le véhicule était bloqué par un bus lorsque la police a ouvert le feu. "La voiture ne pouvait pas circuler", a-t-il assuré. "Il a refusé d'obtempérer par peur d'aller en prison (...) par peur que la police l'arrête car il n'avait pas son permis", a, de son côté, assuré la sœur du mis en cause.
Pas de poursuite pour les policiers impliqués
Placés en garde à vue dimanche dernier dans les locaux de l'IGPN, les trois membres des forces de l'ordre ayant fait usage de leur arme - deux hommes de 23 et 32 ans et une femme de 31 ans - a été levée mardi au bout de 48 heures. Aucune poursuite n'a été lancée à ce stade.
Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement samedi à Paris pour demander l'abrogation de l'article L435-1 du code de la sécurité intérieure qui règlemente l'usage des armes à feu par les forces de l'ordre en France.