La sœur du conducteur blessé samedi 4 juin dans le XVIIIe arrondissement de Paris participait ce jeudi matin à une conférence de presse.La jeune femme a confirmé que son frère était connu de la justice mais a insisté sur le fait que son passé judiciaire ne permettait pas de "légitimer" les violences commises par les policiers.
Compte tenu de l'ampleur de cette affaire et du tournant politique qu'elle a pris ces derniers jours, elle a préféré garder l'anonymat. Ce jeudi, Sonia*, la sœur de Mohamed M., conducteur du véhicule, blessé samedi dernier par des tirs de policiers après un refus d'obtempérer, s'est exprimé pour la première fois.
Ce jeudi matin, la jeune femme participait à une conférence de presse aux côtés notamment de l'un des avocats de son frère, Me Ibrahim Shalabi, et d'Amal Bentoussi, fondatrice de l'Observatoire contre les violences policières.
"Aujourd'hui mon frère est toujours hospitalisé en soins intensifs. Son état... Il n'est pas au mieux de sa forme. Il est mal en point, mais son état s'améliore. Je n'ai pas pu lui parler. Jusqu'à aujourd'hui je ne l'ai pas encore vu. C'est un déchirement de ne pas pouvoir voir son frère avec tout ce qu'il traverse", insiste la jeune femme face aux médias tandis que l'avocat de son frère annonçait dans le même temps que la garde à vue de ce dernier avait été levée ce jeudi et qu'il avait été déféré.
"Il n'a jamais fait preuve de violence"
De l'histoire, elle dit n'avoir que celle livrée par les témoins présents à l'intérieur du véhicule aux médias. "Je n'ai pas eu la version des faits de mon frère. En tout cas une chose est sûre, c'est que je sais que mon frère n'aurait jamais été capable de foncer sur la police ou d'écraser la police. Il n'a jamais fait preuve de violence, il n'aurait pas été capable de faire ça".
Interrogée au sujet du passé judiciaire de ce dernier, elle déclare : "Ces derniers jours dans les médias, j'ai beaucoup entendu les choses qui ont été dites sur mon frère. Des choses pas toujours très jolies à entendre sachant que je suis sa sœur. Maintenant, il est vrai que mon frère a eu des problèmes avec la justice. C'est quelqu'un qui a eu des soucis, mais ça ne permet pas de justifier ou de légitimer les violences qui ont été faites samedi dernier sur lui et les personnes qui se trouvaient dans la voiture. Je rappelle qu'il y a eu un décès. Son passé judiciaire ne permet pas de légitimer qu'ils (les policiers : ndlr) aient fait ça."
Puis Sonia tient à rappeler la chronologie des événements tels que décrits par les témoins. "Je rappelle qu'à l'origine tout a commencé par le non-port de la ceinture. Oui, c'est vrai, il a refusé d'obtempérer, par peur peut-être d'aller en prison, la peur que la police l'arrête parce que oui, il n'avait pas le permis de conduire. Mais les policiers à ce moment n'étaient pas au courant de tout cela. Je rappelle qu'il y a quand même neuf cartouches qui ont été tirées et ça au jour d'aujourd'hui, c'est inadmissible pour un refus d'obtempérer."
Refus d’obtempérer à Paris:”Il est vrai que mon frère a eu des problèmes avec la justice.C'est quelqu'un qui a eu des soucis, mais ça ne permet pas de justifier ou de légitimer les violences qui ont été faites samedi dernier” insiste la sœur du conducteur. pic.twitter.com/EplrZNPUzp — Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) June 9, 2022
"On a confiance en la justice française"
Concernant la plainte déposée par la famille de Rayana, 21 ans, décédée dans l'accident, Sonia n'a pas souhaité faire de commentaire. "On laissera cette histoire entre les mains de la justice", dit-elle.
Questionnée sur le fait que les policiers soient ressortis de garde à vue sans poursuite à ce stade, Sonia conclut : "On laisse la justice mener son enquête et on la laisse faire le nécessaire. On a confiance en la justice française et elle fera le nécessaire".
Ce jeudi, le parquet de Paris a fait savoir que "la garde à vue de l'intéressé a été levée ce matin en vue d'une ouverture d'information judiciaire des chefs de 'tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, refus d'obtempérer aggravés, conduite d'un véhicule malgré injonction de restituer son permis de conduire, récidive de conduite ayant fait usage de stupéfiants et sous l'empire d'un état alcoolique'".
Le parquet a ajouté que "compte tenu de l'état de santé de l'intéressé, le magistrat instructeur se transportera dans la journée pour interrogatoire".
*Le prénom a été modifié
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